Le dossier : Drancy, à l'heure de la vaccination

Une organisation délicate

Olivier Barclay, médecin-coordinateur des Centres de santé de Drancy, supervise l'organisation du centre de vaccination contre la Covid-19 implanté à l'Espace culturel, tout en y exerçant son rôle de médecin. Il se doit donc d'avoir un œil sur le quotidien et un autre sur le calendrier.

Comment ce centre de vaccination fonctionne-t-il ?

Le personnel d'accueil ainsi que celui qui prend les rendez-vous par téléphone sont des agents municipaux. Une mission délicate car il faut, en même temps, prévoir une date pour la deuxième injection, quatre semaines plus tard puisque, pour le moment, nous n'utilisons que le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les médecins, qui reçoivent les patients avant la vaccination, viennent en grande partie des Centres de santé. Et nous remercions les libéraux et les médecins retraités qui viennent nous aider. Pour les infirmières, c'est exactement la même chose.

Comment gérez-vous les vaccins ?

Nous devons être livrés deux fois par semaine par notre hôpital de secteur, Robert Ballanger. Nous recevons les seringues et piqûres de la Pharmacie des Hôpitaux par la même occasion. Dès réception, nous plaçons les doses dans un réfrigérateur afin de les conserver puisqu'elles peuvent l'être pendant cinq jours au maximum. Néanmoins, même si nous savons quelques jours à l'avance combien de doses nous devons recevoir, il est toujours possible qu'il y ait des modifications de dernière minute.

Avant d'être livrées à Drancy, les doses sont au préalable amenées à la température qui leur permettront d'être conservées durant 5 jours au maximum, soit entre 2 et 4°. Arrivées à l'Espace culturel du parc, elles sont conservées dans deux grands réfrigérateurs qui sont contrôlés en permanence. Au moindre écart de l'appareil qui contient les vaccins, ceux-ci seraient immédiatement déplacés vers le second.

Il faut donc constamment adapter les rendez-vous ?

Bien entendu. Pour le moment, le maître mot, c'est souplesse. Nous venons juste de débuter les vaccinations. Mais il est clair qu'il faudra être très réactifs, tant dans notre rapport aux Drancéens que dans l'organisation du centre. Cela nécessite beaucoup de préparation, en peu de temps. Nous serons prêts lorsque la montée en charge espérée du nombre de vaccins augmentera.

Avec la création de ce centre, les CMS ne se retrouvent-ils pas en manque de personnel ?

Non, nous n'avons pas déshabillé Pierre pour habiller Jacques ! Le fonctionnement des CMS est pleinement assuré. Les médecins qui sont ici viennent sur leur temps libre, par vacations d'une demi-journée. Il est important qu'il n'y ait pas de rupture de soin car, même s'il est vrai qu'il y a moins de grippes et de gastros cet hiver grâce aux gestes barrières, les autres pathologies, chroniques ou aiguës, n'ont pas diminuées. Les pathologies infectieuses ne représentent pas la majorité des motifs de visite aux CMS. 

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