L'espace Snoezelen de la Maison des parents
Différentes zones de stimulation sont proposées, parmi lesquelles :
- Une cabane à sensations, grande boite noire avec ses fibres optiques stimulant la vue et le toucher
- Une grande colonne à bulles lumineuse et multicolore avec ses poissons (aidant à réduire le stress et l’anxiété)
- Un igloo de repos
- Un grand matelas à eau qui favorise la détente et améliore la proprioception (perception de son propre corps dans l’espace)
- Un fauteuil lesté SenSit®
- Un projecteur d’effets
- Une table lumineuse et ses tabourets, où sont disposés des objets translucides ludo-éducatifs
- Des dalles lumineuses sensorielles dont le gel liquide évolue d’un simple appui pour créer des formes mouvantes
Sont aussi prévus des diffuseurs d’huiles essentielles bio, la diffusion de musique ou de bruits de la nature relaxants, l’installation prochaine d’un hamac.
Développé dans les années 70 dans le cadre du handicap mental, par deux jeunes Néerlandais, Jan Hulsegge, musicothérapeute, et Ad Verheul, ergothérapeute, le concept de Snoezelen est issu de la contraction de “Snuffelen” (renifler, sentir) et “Doezelen” (somnoler, se détendre). Le Snoezelen est ainsi une activité vécue dans un espace agréable, éclairé d’une lumière tamisée, bercé d’une musique apaisante. On trouve des salles Snoezelen dans des hôpitaux, des centres d’action médico-sociale précoce et des instituts médico-éducatifs, mais encore très peu de salles municipales. Drancy ouvre la première du département.
Lorsque la municipalité a ouvert la Maison des parents il y a trois ans, c’était avec la conviction qu’il fallait créer un lieu où les parents pouvaient se rencontrer, s’exprimer, échanger et partager leurs expériences, mais également un lieu de convivialité et de détente. Ouverte à tous, la Maison des parents offre aux familles des activités diversifiées. Notre volonté est avant tout de pouvoir répondre au mieux aux questions et problématiques des parents et aussi d’adapter notre offre aux besoins qui émergent au fil du temps. Nous avions vu juste car aujourd’hui les familles sont de plus en plus nombreuses à fréquenter ce lieu devenu incontournable, identifié comme le lieu ressource de la parentalité. Nous accueillons 650 familles inscrites et qui s’y rendent régulièrement. Parents, futurs parents, grands-parents... sont reçus 6 jours sur 7 par une équipe de professionnels de grande qualité, référentes famille, psychologue ou intervenants associatifs qui viennent périodiquement enrichir le programme des activités gratuites pour les familles drancéennes.
Pour compléter notre offre, il nous est apparu intéressant d’aménager une salle Snoezelen pour favoriser la détente et stimuler les sens. En avril 2022, la Maison des parents organisait une conférence-débat sur les troubles du spectre autistique, qui, selon la Haute Autorité de santé, touchent 5 % de la population. Cette première conférence a connu un grand succès et a permis à de nombreux parents de s’exprimer sur les difficultés qu’ils rencontraient dans l’accompagnement de leurs enfants et plus particulièrement la difficulté à trouver des lieux et des accompagnants pour leurs enfants atteints d’autisme, de troubles envahissants du développement, d’hyperactivité, ou de troubles du comportement. Désormais, Drancy peut s’enorgueillir de disposer d’une salle adaptée pour mieux accompagner ces familles. Son fonctionnement est assez unique dans le département. Dans un premier temps, les enfants et leurs accompagnants seront accueillis sur rendez-vous tous les mercredis, dans cette salle qui stimule leurs sens, leur développement, tout en apportant un bien-être. Bien que créée en premier lieu pour les enfants ayant des besoins particuliers, cette salle sensorielle Snoezelen sera sans aucun doute bénéfique pour tous, petits et grands.
La petite enfance puis l’enfance sont les moments de la vie durant lesquels l’être humain développe le plus d’habiletés. Mais lorsque tout ne se passe pas exactement comme attendu, les parents se trouvent souvent démunis. En particulier quand est diagnostiqué un problème de neurodéveloppement comme les troubles du spectre autistique, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et les divers troubles du comportement.
Une thérapie par les sens
“Solidarité et inclusion sont ancrées dans l’ADN de notre municipalité et c’est la présence, la participation, l’implication des parents qui nous guident dans le développement des projets, souligne le maire, Aude Lagarde. Je suis particulièrement fière et honorée de voir Drancy, une nouvelle fois, remarquée pour sa capacité d’innovation en matière d’éducation.” La municipalité a en effet obtenu une subvention de 10 000 € de la région Île-de-France dans le cadre du budget participatif handicap, qui a été soumis au vote des Franciliens. La mobilisation massive des Drancéens a été décisive. Le solde a été financé à parité par la Caf et la ville, à hauteur de 25 300 € chacune.
“Nous avons remarqué que les parents d’enfants porteurs de pathologies ne s’autorisent pas l’accès au Lieu d’Accueil Enfants-Parents, de crainte de surstimulation pouvant engendrer des crises de la part des enfants”, explique Fazia Bouayad, directrice de la Maison des parents. Ils trouveront désormais différentes zones d’exploration et de stimulation, dans ce cocon douillet de 25 m² aux murs blancs, fenêtres occultées et sol recouvert de tapis doux et colorés.
Un accompagnement bienveillant
Les séances sont organisées sur rendez-vous, par créneau de 40 minutes, et supervisées par une psychomotricienne, qui évalue quelle expérience multisensorielle est la plus appropriée à l’enfant. “L’approche Snoezelen est une démarche d’accompagnement bienveillante, qui rend l’enfant acteur de sa séance en s’adaptant à son rythme, ses envies et ses besoins, décrit une experte. Il est amené à (re)découvrir les différents sens à travers les stimulations visuelles, auditives, tactiles, vestibulaires et proprioceptives. Les objectifs sont multiples : favoriser la détente, réduire l’état d’anxiété, développer les capacités de communication...” La salle pourra également utilement servir à canaliser certains enfants en cas de crise éventuelle. Ou encore à stimuler les petits de 15 mois à 6 ans, présentant des retards de développement. “Ils sont trop jeunes pour pouvoir poser un diagnostic, mais il est néanmoins important de faire un travail dès l’apparition des premiers signes”, conclut Fazia Bouayad.