Signalez un nid, la ville agit
Luttons ensemble contre le frelon asiatique
Il a urgence !
Avec les pesticides et la monoculture, le frelon asiatique est aujourd’hui considéré comme l’une des causes majeures de la surmortalité des abeilles, si importantes pour la biodiversité. Contrairement aux abeilles asiatiques, les européennes n’ont pas encore de stratégie de défense contre cette machine de guerre carnivore qu'est la Vespa velutina nigrithorax. 30 spécimens peuvent exterminer jusqu'à 30 000 abeilles.
Cette espèce envahissante venue d'Asie a officiellement été signalée en France en 2005. Depuis, le frelon à pattes jaunes a envahi le territoire. Arrivé en Île-de-France en 2012, le frelon asiatique était présent dans toute la petite couronne trois ans plus tard. Les conditions météo liées au réchauffement climatique ont favorisé sa prolifération. Selon le réseau Fredon, qui veille sur le monde végétal, le nombre de nids détruits sur le territoire francilien est passé de 550 en 2017 à 4298 en 2023.
Âmes sensibles s'abstenir
En France, on recense 1 000 espèces d'abeilles sauvages et il y en a 20 000 variétés dans le monde entier. Les scientifiques estiment que les abeilles sont apparues sur notre planète entre 100 et 150 millions d'années avant les êtres humains. Elles ont permis l’évolution des plantes à fleurs et en ont garanti la survie. Car les insectes, et principalement les abeilles, contribuent à la pollinisation de 80% des espèces de plantes à fleurs et des plantes cultivées.
Reconnaître un frelon asiatique
De couleur brun-noir avec des pattes jaunes, son abdomen possède une large bande orange et il est plus grand que le frelon européen. Les nids se présentent sous la forme de boule d'écorces et de bois tendre. Un nid primaire (de la taille d’une orange ou d’un melon) est souvent abrité à moins de 5 m de haut ou dans des buissons. Un nid secondaire (mature) mesure jusqu'à 1,20 m de haut et se trouve plus haut (cime des arbres, rebords de véranda ou de balcon).
Comment peut-on agir ?
"Afin de protéger les Drancéens et la biodiversité, les agents des espaces verts seront formés à la reconnaissance de l’insecte et à celle des nids primaires et secondaires, annonce le maire, Aude Lagarde. Par ailleurs, la municipalité, qui fait déjà systématiquement détruire les nids qu’elle trouve, prend désormais en charge financièrement l’intervention d’un professionnel chez les particuliers”.
Et pour mieux lutter contre l’envahisseur, il faut agir sur tous les fronts. La clé ? “Capturer les reines fondatrices au printemps afin de réduire le nombre de nids en évitant la construction de nids secondaires”, explique Lorraine Félix, apicultrice à Drancy et membre d'Alerte frelon. Car un nid non détruit en engendrera de 4 à 5 nouveaux l’année suivante. C’est pourquoi la municipalité étudie sérieusement la mise en place de pièges sélectifs, à proximité des espèces fleurissant au printemps.
N'approchez jamais d'un nid habité au risque de vous faire piquer. Bien que sans danger, sauf allergie ou piqûres multiples, la piqûre est très douloureuse.
Evitez les pièges artisanaux avec bouteille en plastique, qui ne sont pas sélectifs et attireront tous les insectes.
- Au printemps, dès que les températures dépassent 12 degrés, installer un piège à 1,50 m du sol, au soleil près d’une source de nourriture (fleurs, arbres et arbustes en fleur...)
- Utilisez l’un des 3 pièges nasses recommandés par le plan national de lutte : piège japonais à étage, coréen à ailes et boite à cônes et grilles
- Ajoutez un appât sucré, à renouveler tous les 10 jours : bière + vin rouge + sirop de fruits rouges
- Laissez des frelons vivants : il y a un effet d’amorçage car ils sécrètent des phéromones d’alarme attirant les congénères