Le dossier : Drancy, à l'heure de la vaccination
Une crise riche d'enseignements
Plus d'un an après l'apparition de la COVID-19, que vous a appris cette crise ?
Cette crise montre que tous les enseignements n'ont pas été tirés de la précédente crise sanitaire, même si elle était d'une ampleur qui n'avait rien à voir avec celle que nous traversons aujourd'hui. Je pense à celle du H1N1, dont nous aurions dû apprendre davantage au regard de ce qui se passe. Dès 2011, il avait été dit qu'il fallait constituer et maintenir des réserves stratégiques d'un milliard de masques. Cela n'a pas été fait. Dès 2011, il avait été dit que pour vacciner rapidement et efficacement il fallait s'appuyer sur les professions médicales, encore faut-il qu'on leur donne les moyens d'agir et donc les doses de vaccin en quantité suffisante !
Les collectivités locales, véritables chevilles ouvrières de l'actuelle politique sanitaire, ne prouvent-elles pas qu'elles savent être très efficaces et réactives ?
En effet, le gouvernement s'est résolu tardivement à faire appel aux collectivités pour organiser la vaccination. Je partage avec tous les Drancéens cette conviction que nous avons tout à gagner à un meilleur partage des rôles entre l'État et les acteurs locaux: à l'État les négociations et l'approvisionnement en vaccins, stratégique s'il en est. Charge aux collectivités d'organiser avec les professionnels de santé et les Agences Régionales de Santé l'opérationnel de la vaccination sur le terrain, au plus près de nos concitoyens. À chacun son travail, faisons confiance à nos mairies qui savent faire et organiser les choses comme nous le voyons avec ce centre de vaccination que nous avons mis sur pied en 48h chrono à Drancy.
Sur le centre de vaccination justement, les Drancéens ne peuvent plus prendre de rendez-vous: pourquoi ?
Si nous nous retrouvons en incapacité de donner de nouveaux rendez-vous, ce n'est pas parce que nous serions dépassés par les événements, mais uniquement parce que l'approvisionnement en doses de vaccin ne suit pas et c'est regrettable car notre organisation nous permettrait de doubler le nombre de personnes accueillies. Maintenant, chacun peut comprendre que nous devons attendre que l'industrie fabrique tous les vaccins. J'espère juste que l'État les distribuera désormais en temps réel, pas avec de nouveaux retards comme fin décembre ! J'espère aussi que la répartition sera équitable et que le 93 ne sera pas pénalisé, comme trop souvent.