Avec 14 sites d’entraînement et 4 sites de compétition, la Seine-Saint-Denis est l’un des principaux théâtres des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024. Et des équipements sportifs, il a fallu en construire. Les Drancéens ont été sollicités pour participer à nombre de chantiers dans des communes voisines. Notamment, 16 d’entre eux suivis par la Mission Emploi grâce à l’activation de la clause sociale. Il s’agit d’un outil juridique inscrit au code des marchés publics depuis 2001 et repris par le code de la commande publique, qui mentionne que “l’exécution du marché intègre un effort de considération sociale.”
110 équivalents temps plein
En 2023, ce sont près de 21 000 heures de travail qui ont été effectuées par des Drancéens grâce à cette clause sociale, dont presque 17 000 (110 équivalents temps plein), rien que pour les marchés publics de travaux de la ville de Drancy. La Mission Emploi a ainsi suivi 12 marchés et accompagné 42 entreprises (attributaires des marchés et leurs sous-traitants).
Pour y parvenir, la municipalité a créé le poste de facilitatrice des clauses insertion sociales – occupé par Ivana Stojanovic – dont le rôle est d’accompagner les candidats et les entreprises dans la mise en œuvre de la clause, avant, pendant et après le marché. “Cette volonté municipale prouve l’ancrage vers la professionnalisation, la lutte active contre le chômage et contre l’exclusion des Drancéens, assure Ivana. Les entreprises attributaires des marchés offrent aux salariés en insertion la possibilité d’intégrer leurs effectifs le temps du chantier. C’est un vrai tremplin vers l’emploi”. Secteurs concernés : le BTP, l’entretien des espaces verts, le nettoyage... Y sont éligibles, les bénéficiaires des minimas sociaux, les moins de 26 ans en recherche d’emploi depuis 6 mois, les travailleurs handicapés, les demandeurs d’emploi depuis plus d’un an ou sans qualification, les plus de 50 ans et les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Des missions tremplin
C’est ainsi que 16 Drancéens suivis par la Mission Emploi se sont retrouvés sur des chantiers JOP, essentiellement pour la construction du village des médias à Dugny, mais aussi la conception et construction d’un club de tennis, de vestiaires et de tribunes de foot au Bourget, la réfection des routes départementales, etc. dans le cadre de missions courtes ou de plusieurs mois. Certains ont ensuite été embauchés par les entreprises. D’autres sont partis en formation ou ont rejoint l’équipe nettoyage de l’association Une chance avec Drancy. Les clauses d’insertion sont bien un tremplin pour l’emploi.
Franck Bazin, 59 ans, des écoles du Bourget au village des médias
“Grâce à la clause d’insertion, j’ai été recruté par Bonnevie et fils en 2021, en tant que senior et demandeur d’emploi de longue durée. J’ai été manœuvre sur le chantier de construction des écoles Jean Jaurès au Bourget, une opération “tiroir” qui a ensuite permis le réaménagement du parc sportif pour les Jeux car, sur les anciennes écoles, il y a maintenant une piscine. J’ai aussi réalisé les encadrements pour le béton armé des fondations de 2 écoles élémentaires. C’est la Mission Emploi qui m’a trouvé cette mission de 6 mois alors que j’étais sur un salon en recherche d’un emploi de plaquiste. Je ne suis pas faignant mais je sais qu’à mon âge je suis souvent perçu comme “trop cher”. La Mission Emploi m’a toujours soutenu. Le 2 mai, j’ai été embauché par Derichebourg pour assurer la propreté des 7 hectares du village des médias. Il y a beaucoup de marche, c’est bon pour le cardio !”