Cadre de vie

Les coulisses du désherbage

Afin de maintenir les trottoirs drancéens exempt de mauvaises herbes, la Ville déploie un important dispositif de désherbage du printemps jusqu’à l’automne. Et cela sans produit phytosanitaire bien sûr. Un travail ingrat qui porte ses fruits.

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Mousse, pissenlits et autres chardons sur les trottoirs n’ont qu’à bien se tenir. Armés de leurs débrousailleuses et de leurs souffleuses, les agents des parcs et jardins traquent chaque jour ces mauvaises herbes sur les 240 km de trottoirs drancéens. Une équipe de 8 saisonniers est spécialement recrutée pour cette mission au long court qui s’étend grosso modo de la mi-février à la fin octobre. Car au printemps, avec la montée de la sève dans les végétaux, le moindre interstice est occupé par de la verdure, qui pourrait vite devenir envahissante et gênante pour les piétons

Zéro-phyto

Si pendant des années, on a inondé les voiries de désherbants chimiques (type Round Up), imbibant ainsi les sols et les cours d’eau, depuis le 1er janvier 2017, la loi Labbé interdit leur utilisation. Mais la municipalité avait anticipé en décidant, dès 2011, d’adopter le "zéro phyto”. Ce qui nous a permis de voir revenir la petite faune. D’abord réalisé par un prestataire extérieur, le désherbage de la voirie est effectué par des agents municipaux depuis six ans.

Un travail sans fin !

Du printemps à l’automne, 4 à 5 passages sont réalisés dans toute la ville. "Initialement nous utilisions du matériel thermique à essence, avec à la clé du bruit, des vibrations, de la pollution, rappelle Valentin Delbach, responsable du service Parcs et Jardins. Nous nous sommes progressivement équipés de débroussailleuses électriques, c’est maintenant 100% du parc. Un matériel plus agréable à utiliser et respectueux de l’environnement. Les souffleurs en revanche sont encore thermiques car ce sont les seuls performants."

Compte tenu de la méticulosité, et du côté fastidieux du désherbage, il est impossible d’opter pour un arrachage. Le parti pris est donc de couper tout ce qui pousse en bordure de trottoir, le long des murs au droit des propriétés privées ainsi que dans le caniveau. Soit trois endroits pour chaque mètre linéaire. Sans oublier les pieds d’arbres ! C’est de plus un travail sans fin car à peine une rue est-elle terminée que la verdure commence à repartir, surtout s’il a plu. Même s’il subsiste des racines, couper régulièrement les feuilles ralentit toutefois la photosynthèse et donc la repousse.

Surveillez vos trottoirs...

Les agents travaillent généralement par équipe de 4, de 8h à 15h — et de 7h à 14h en plein été. Méthodiquement, ils coupent, ramassent après avoir soufflé les déchets verts dans un coin, et trient les éventuels détritus du trottoir, qui se trouvent évidemment soufflés en même temps. "La rapidité du traitement d’une rue dépendra intimement de la qualité du revêtement, poursuit Valentin Delbach. Ainsi dans une rue récente, 800 mètres pourront être couverts en 10 minutes, alors qu’il faudra parfois 3 heures pour la même surface dans une rue ancienne." En tout état de cause, 37 km de voirie dans les quartiers de la Mare et du Centre avaient déjà été traités en une semaine en début de saison.

Il s’agit bien sûr d’un travail éprouvant physiquement : vibrations dues aux appareils, gestes répétitifs, ramassage en se baissant et port de charge lourde une fois la poubelle pleine d’herbe... Chaque riverain peut participer à sa manière à cette lutte sans fin, en surveillant la repousse des végétaux devant chez lui et en arrachant les plus grosses repousses. Il y a parfois d’heureuses surprises également : les graines du voisinage s’éparpillant, des roses trémières et des belles de nuit ornent quelques trottoirs. Ces plantes-là sont bien sûr épargnées !