Talents Drancéens

Portraits de Drancéens impliqués

La Fête de la Ville est la célébration des énergies positives qui animent Drancy, mais l'ensemble des acteurs locaux ne peuvent y être représentés. Nous avons choisi de vous présenter quatre Drancéens qui font la ville, et ce, même s'ils ne tiendront pas de stands ce 15 juin.

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Julia Burette : une approche complète de l’ostéopathie

La municipalité ne cesse de se mobiliser pour faire venir à Drancy des professionnels de santé. Nous avons rencontré Julia Burette, jeune ostéopathe récemment installée, particulièrement dynamique et impliquée pour le bien-être de ses patients.

Dès qu’on pousse la porte de son cabinet, on est saisi par le côté feng shui du lieu. Dans ce cocon zen et chaleureux, on se sent à l’aise immédiatement. Et l’on a plus qu’une envie : s’allonger sur la table face au mur de petites plantes accrochées sur du bois. Un cabinet à l’image de Julia Burette, la toute nouvelle ostéopathe arrivée en avril dans le centre de santé du 34 avenue Marceau.

À seulement 32 ans et cinq années d’exercice de sa profession, elle a déjà bien roulé sa bosse. Car rien n’arrête cette hyperactive, un peu boulimique de boulot et de sports. Sa vocation ? “Soigner les gens”, répond-elle spontanément. Si elle a entrepris ses études avec l’idée de soigner l’esprit, puisqu’il s’agissait d’une licence de psychologie, elle se réoriente rapidement vers l’ostéopathie. Le soin du corps donc. “J’ai choisi cette voie car c’est un moyen d’y parvenir directement, avec des résultats immédiats. C’est aussi un métier manuel et en lien avec le sport, ma passion”.

Une formation scientifique

Le sport, elle le pratique intensément. L’équitation 5 fois par semaine d’abord, avec un niveau de compétition – Galop 7 – et son propre pur-sang en pension dans un haras de l’Oise. La musculation ensuite, 4 fois par semaine. Mais aussi l’escalade, le badminton et tout récemment l’escrime à laquelle elle s’essaie. En embrassant la carrière d’ostéo, Julia a tenu à se former au sein d’une école en accord avec ses convictions. “J’ai voulu une formation rationnelle, scientifique avec une base de médecine”. En l’occurrence, elle choisira Ostéobio à Cachan, l’école supérieure de biomécanique appliquée à l’ostéopathie, dont elle sortira diplômée en 2019, après 5 années d’études.

Et dans sa pratique, idem : pas question d’ostéo “fluidique, énergétique ou crânienne !”, prévient-elle. La biomécanique, qui étudie les propriétés mécaniques des organismes vivants, se spécialise, entre autres, dans l’étude des mouvements du corps humain et de la mécanique articulaire. À ce titre, c’est une partie intégrante des sciences du sport. D’ailleurs, pour sa dernière année d’études, Julia a effectué des recherches avec l’équipe de STAPS Rouen (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) sur la biomécanique de l’épaule.

Une approche complète

Parallèlement, dans un souci de “proposer une approche la plus complète possible”, la jeune ostéo obtient un Brevet professionnel supérieur (BPS) de diététique et nutrition sportive. Quand elle s’installe au Blanc-Mesnil, en 2019, elle s’occupe de sportifs de haut niveau, notamment de l’équipe d’haltérophilie de Saint-Maur-des-Fossés, dont certains athlètes iront au JOP de Paris cet été. Devenue Drancéenne, elle a souhaité avoir son cabinet à Drancy et s’est réjouie de la politique municipale proactive en matière de recrutement de professionnels de santé.

Avec Julia Burette, les sportifs, comme monsieur et madame Toulemonde peuvent se remettre en forme, perdre du gras et gagner du muscle, soulager leurs douleurs musculosquelettiques. On la trouve aisément sur Doctolib. Sa dernière spécialisation en date : l’ostéopathie pédiatrique. Les freins buccaux, les reflux gastro-œsophagiens ou le sommeil du bébé sont donc aussi de sa compétence...

Lyece Imchal et Nadir Zenati : deux moniteurs qui envoient du lourd

Cela fait plus de 25 ans que l’auto-école AC Poids Lourds forme ses élèves à la conduite des camions et des bus. Lyece Imchal et Nadir Zenati sont les deux nouveaux visages de cette société familiale.

Dès vos premiers pas au 39 avenue Joffre, la taille de parking vous frappe instantanément. Cent mètres de bitume et plusieurs camions estampillés “véhicule-école” confirment bien votre entrée sur les terres de AC Poids Lourds. C’est ici que les élèves manœuvrent des engins gigantesques, pouvant peser 44 tonnes et atteindre 16,50 mètres de long. Une multitude de visages souriants, élèves et moniteurs confondus, laisse planer une ambiance de camaraderie. Deux gilets orange sortent de la masse pour se présenter, Lyece Imchal et Nadir Zenati connaissent les lieux sur le bout des doigts. Ils font partie des meubles ici, et maintiennent l’esprit familial, caractéristique forte de cette auto-école depuis ses débuts.

Deux destins liés à AC Poids Lourds

Le premier se lance un nouveau challenge à aujourd’hui 32 ans. Natif de Drancy, Lyece suit une formation journalistique ponctuée par des passages à RTL. Il décide de prendre un virage à 180 degrés pour se consacrer à 100 % à l’entreprise créée en 2002 par son père Smail. “Depuis tout petit, j’étais au volant des camions avec mon père. La route j’aimais beaucoup, et avec cette entreprise familiale, tous les critères sont réunis pour m’épanouir dans ce domaine.” AC Poids Lourds est spécialisée dans le permis poids lourd et les formations qui s’y rattachent, FIMO, FCO, etc. Elle délivre chaque année, plus de 800 diplômes.

Nadir Zenati, 42 ans, rejoint l’équipe il y a un an mais a toujours connu la maison. Il venait régulièrement sur le site pour discuter avec son frère et ses amis. C’est d’ailleurs son ainé qui lui transmettra cette passion pour le transport : “J’ai baigné dedans grâce à lui. Il avait une auto-école pour permis B, puis poids lourds. J’y ai passé mes permis et ai travaillé comme dépanneur automobile pendant quatre années.” Après 22 ans de relation purement amicale avec AC Poids Lourds, et un déménagement à Drancy, Nadir décide de changer de branche et de passer une formation pour devenir moniteur dans cette entreprise qu’il a toujours perçue comme une famille. “J’ai eu envie de travailler ici pour partager mon savoir avec les élèves, leur apprendre ce que je sais faire, leur montrer les capacités à avoir pour manipuler un tel véhicule.“ Une famille, car dans cette société fondée par son père, Lyece y retrouve sa mère, ses deux frères et ses tantes ! Nadir y a, quant à lui, rejoint son frère.

Une relation évidente avec Drancy

AC Poids Lourds connaît un attachement territorial fort à Drancy. Les bureaux de l’auto-école étaient auparavant situés sur l’avenue Henri Barbusse, ils sont désormais au Blanc-Mesnil. “On tournait beaucoup à Drancy, on a toujours été proches de cet endroit-là, on a du mal à le quitter aussi !”, livre Lyece. Une proximité qui a naturellement amené à une entente avec la municipalité depuis quinze ans comme en témoigne Nadir : “Nos véhicules sont floqués et on passe souvent au niveau du Centre Technique Intercommunal. Je pense qu’on a dû nous apercevoir grâce à ça. Nous participons à la formation des chauffeurs de la municipalité et les aidons dans le renouvellement de leurs cartes de conducteurs professionnels.”

Jacqueline Dessena : une fine gâchette

Drancéenne depuis bientôt 60 ans, Jacqueline Dessena, alias “Mamitraillette”, est une championne de tir. Elle a reçu plusieurs distinctions pour son engagement citoyen, dont la médaille de bronze de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif, en 2023.

Elle a l’œil toujours bien vif et le regard perçant Jacqueline Dessena, du haut de ses presque 92 printemps. Une qualité essentielle quand on pratique, comme elle, le tir sportif à la carabine et au pistolet, à une distance de 10 m. Une discipline à laquelle elle s’essaie pour la première fois lors de la saison 1982-83, parce qu’elle cherchait une activité pour occuper ses deux filles adolescentes.

Contre toute attente, c’est elle qui aura le plus gros coup de foudre. “C’était journée portes ouvertes au Club sportif et de loisirs (CSL) de la gendarmerie. Dès le premier essai, j’ai eu un flash, s’enthousiasme Jacqueline plus de quarante ans plus tard. Nous nous sommes inscrites toutes les trois, mes filles étaient assez douées aussi”. Rappelons-nous qu’au début des années 80, le tir n’est pas un sport tellement féminisé. Qu’à cela ne tienne. “J’ai fait beaucoup d’émules car je faisais de la pub auprès des femmes”, se remémore-t-elle.

Aussi douée au pistolet qu’à la carabine

Et Jacqueline se montre si assidue au stand de tir du sous-sol de la caserne drancéenne, qu’un gendarme lui confie rapidement les clés du local ! Elle s’entraîne avec des motards de l’escorte présidentielle. Très vite elle se distingue en compétition. Dès 1983, elle finit première au tir à 10 m au pistolet au championnat départemental. Elle enchaîne avec les régionaux et interrégionaux. “Mais il m’a manqué 5 points pour la sélection aux championnats de France”. Une anecdote encore bien vive : avant de se rendre à Versailles, elle avait caché son pistolet chez elle et l’avait oublié. “On m’en a prêté un et j’ai plutôt bien tiré quand même”.

Jacqueline se révèlera tout aussi douée à la carabine. Et finira 16e sur 30 aux championnats de France il y a plus de vingt ans. Dans sa vitrine, trônent un nombre incalculable de trophées : “au moins 100 coupes et autant de médailles”Titre le plus élevé : championne départementale. Sa dernière compétition date d’il y a quelques mois. Et puis, elle ne s’en laisse pas conter. C’est grâce à ses pressions sur la fédération que la catégorie Dame 3 des plus de 60 ans existe : “auparavant il fallait concourir avec les plus de 45 ans, ce n’était plus possible !”. Une fédération qui l’a honorée du titre de chevalier en 2004 et d’officier du mérite fédéral en 2013. En juillet 2023, le préfet lui remet la médaille de bronze de la jeunesse, des sports et de l’engagement associatif.

Un engagement citoyen hors pair

Il faut dire que toute la vie de celle qui s’est elle-même surnommée avec humour Mamitraillette (elle est deux fois grand-mère), et qui est devenue veuve à 57 ans, a été guidée par l’engagement associatif. Après avoir travailler chez un grossiste en parfum, puis comme nourrice agréée jusqu’en 1975, elle s'est investie dans les associations de parents d’élèves, et a longtemps organisé la fête des voisins dans sa rue du Village Parisien où elle demeure depuis 1966.

Toujours licenciée, Jacqueline attend de pied ferme le championnat départemental. Bien qu’elle ne puisse plus s’entraîner au CSL — une sombre histoire de marches trop pénibles à monter – nul doute qu’elle y fera un carton !

Aras Azat : patron dynamique de l’épicerie Ararat

Installé à Drancy depuis 2011, Aras Azat s’est lancé dans une nouvelle aventure cette année avec la rénovation de son épicerie, Ararat. L’histoire se poursuit...

“C’est plus moderne et accueillant, et ça donne vraiment envie aux gens de venir”, souligne Aras. Cette année, l’épicerie Ararat s’est offert une nouvelle façade ouverte sur de grandes baies vitrées, et un intérieur refait à neuf, avec de nouveaux équipements. L’épicerie avait été ouverte par son père en 2010. Aras arrête ses études et le rejoint l’année suivante. Les premiers pas à Drancy de ce natif de la Turquie représentaient un challenge de taille pour celui qui avait grandi aux Pays-Bas depuis l’âge de 8 ans : “Il y avait la barrière de la langue. Des clients demandaient des conseils, mais je n’arrivais pas à répondre. J’avais besoin de solliciter l’aide des autres employés”.

Il ne voulait pas décevoir, et surtout pas son père, lorsque ce dernier lui confie la direction d’Ararat. Une marque de confiance d’un père à son fils, alors âgé de seulement 19 ans... Et une opportunité qu’il va saisir avec enthousiasme : “J’ai essayé de suivre ses pas. C’est un modèle pour moi”, confesse-t-il.

Le tremplin : la diversification

Travailler ensemble, main dans la main, telle est leur philosophie. Quelques problèmes se sont mis en travers de leur route. Les nuits ont été courtes, mais la persévérance paye, et les idées fusent, bien que son père en attende toujours plus de lui. Ce projet familial, motivé au départ par l’idée de se rapprocher de la communauté kurde dont il est membre, prend une autre direction.

Aras décide de diversifier l’offre en y incluant des produits européens et orientaux : “Il ne faut pas compter sur une seule communauté. Si nous en étions restés là, nous n’aurions pas avancé.” Pari réussi ! Depuis cette décision et la récente rénovation, le magasin ne désemplit pas. Aras se réjouit de l’arrivée d’une nouvelle clientèle.

Ces nombreuses années lui en auront appris beaucoup sur la vie, à commencer par cette envie de partager avec autrui : “J’aime écouter et dialoguer avec les gens. Grâce à mon travail, j’ai pu apprendre des uns et des autres, et faire connaissance avec des personnes de tout âge.”

Grâce à ce commerce, il a aussi tissé un lien particulier avec ses clients, en faisant ce qu’il aime. Son envie ? Partager avec eux son histoire. “Ils sont importants pour moi, et leur proposer des produits de qualité l’est tout autant. C’est grâce à eux que ça dure”, répond-il spontanément.

Encore des projets

Après la rénovation de l’épicerie, de nouveaux projets sont dans les tuyaux pour le gérant, qui ne cesse de voir toujours plus grand. Prochainement, un nouveau rayon réjouira la communauté italienne de Drancy ainsi que les amateurs de la gastronomie du pays de Dante. Il prévoit aussi de mettre en place une carte de fidélité, de créer son site Internet et un système de livraison à domicile, à l’automne. Et ce n’est pas tout : Aras a fait l’acquisition du local qui fait face à son enseigne. Il y installera tous les produits frais, laissant ainsi plus d’espace au rayon fruits et légumes, afin d’en proposer davantage !