Pas de confusion possible... ! Il ne s’agit aucunement d’une nouvelle structure. Mais d’“un dispositif à destination d’un public bien particulier et qui vise à parfaitement coordonner l’action d’acteurs de l’emploi, qui n’ont pas toujours l’habitude de travailler ensemble“, explicite Jérôme Laverny, directeur des Relations entreprises, de l'Emploi et de la Formation de la Ville. Il s’agit donc de mobiliser conjointement tous les acteurs territoriaux de l’emploi – services de l’État, collectivités, associations, missions locales...
Idée de départ : identifier puis réinsérer les publics les plus durement touchés par le chômage dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), des territoires dans lesquels le chômage est près de 3 fois supérieur à la moyenne nationale. Bref, “ceux qui passent souvent sous les radars des politiques d’emploi classiques“. Publics principalement concernés ? Les seniors de plus de 50 ans, les personnes seules avec enfant – souvent des femmes – et les jeunes diplômés de moins de 26 ans.
Les quartiers concernés : Avenir parisien - Muette - Village parisien - Économie - Les Oiseaux - Salengro - Gaston Roulaud - Centre-ville
Aller vers 3 publics
Afin de les rencontrer, Laura, Vadim et Antonia, les trois agents de la Cité de l’emploi déploient une démarche d’”aller vers”, puisque n’étant pas une structure, la Cité n’a pas pignon sur rue. “À nous d’être inventifs pour rencontrer ces chômeurs, souligne encore Jérôme Laverny. Nous utilisons tous les moyens possibles, comme tenir des permanences dans les immeubles de l’OPH, passer par le réseau associatif, notamment les associations sportives”. La dernière catégorie, celle des jeunes diplômés est assez emblématique. En effet, ils n’ont pas le réflexe de se tourner vers les structures municipales comme la Mission Emploi, qui pourtant dispose d’un bon carnet d’adresses d’entreprises, et d’“un large éventail de belles opportunités”. Sans oublier les précieux conseils dont les jeunes diplômés peuvent avoir besoin. ”J’ai notamment remarqué qu’ils ne font que rarement appel aux services de l‘Apec, poursuit le responsable. Une discrimination perdure sur notre territoire, due aux failles de l’environnement social, familial, amical pour donner les bons tuyaux”.
Leur donner les codes
Les Cités de l‘emploi sont au nombre de 84 en France. D’un point de vue opérationnel, le programme est adossé à la Mission emploi de Drancy, qui fêtera bientôt ses dix ans. Il est porté par l’EPT Paris Terres d’envol, piloté par préfet de la Seine-Saint-Denis, et doté d’une enveloppe de 100 000 €. À Drancy, Dugny et Le Bourget, les premières actions sont lancées. Il s’agit notamment de rencontrer une trentaine de personnes éloignées de l’emploi et qui ne possèdent pas les codes, afin de leur proposer des ateliers, une simulation d’entretien, ou encore de les orienter vers les structures ad hoc...