Environnement

Géothermie et rénovation des bâtiments publics : Drancy exemplaire

Aller chercher l’eau chaude stockée dans le sous-sol pour l’utiliser pour le chauffage et l'eau chaude sanitaire des bâtiments. Voilà le principe de la géothermie, solution de production d’énergie locale, propre et durable, sur laquelle Drancy est en pointe.

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L'enjeu est de taille, car si à peu près un million de foyers français en bénéficient jusqu’à présent, pour tenir ses engagements climatiques, la France a prévu de doubler sa part d’énergie géothermique d’ici à 2030.

Notre 1er adjoint, Anthony Mangin, également président du réseau Gényo et vice-président du Syndicat intercommunal de la périphérie de Paris pour les énergies et les réseaux de communication (Sipperec) qui travaille pour le compte des 83 communes franciliennes nous explique le pourquoi et le comment.

« La géothermie, qui consiste à utiliser la chaleur de la terre pour construire un réseau de chauffage urbain et de distribution d’eau chaude, est considérée comme une énergie renouvelable. D'abord parce qu’elle est une source d’énergie non fossile, ensuite parce qu’elle est continue et inépuisable d’une certaine façon. Enfin, il faut souligner qu’elle n’est dépendante d’aucun élément extérieur, contrairement à l’éolien ou au solaire, qui ont besoin de vent ou de soleil.

Par ailleurs, le moindre souci est très rapidement géré en intervenant directement sur le réseau pour réparer. De plus, elle permet d’avoir une vision à long terme, en particulier pour le chauffage des logements sociaux. Je rappelle un autre de ses points forts : le réseau Gényo Drancy-Bobigny est réalisé en régie par le Sipperec, un syndicat intercommunal historique pour la gestion entre autres de l’énergie. Donc avec une efficacité économique importante, puisque c’est lui qui porte les 70 millions d’euros d’endettement et qu’il n’a pas d’objectif de rentabilité à assurer, contrairement à n’importe quelle société privée. Et, bien sûr, avec une qualité indéniable.

Aujourd’hui, le réseau drancéen nous permet d’économiser 12 000 tonnes de CO2 par an et ce n’est pas terminé car nous avons des projets. Tout à fait récemment, la Ville a connecté des bâtiments publics très importants : des écoles (Casanova, France Bloch et Simone Veil), le CMS Paul Bert, la médiathèque Georges Brassens, la salle Louis Méret, le centre administratif et l’Hôtel de ville. Ce qui a permis de réaliser 30 % d’économies sur nos factures d’énergie durant la saison de chauffe. En connectant tous les réseaux, nous projetons d’aller jusqu’à l’école Diderot, c’est-à-dire aux confins du quartier Paris Campagne.

Concernant la poursuite du programme à court terme, deux choses. Primo, grâce à l'obtention de l’accord du Département, la connexion des collèges qui sera effective à la rentrée scolaire de septembre. Secundo, nous avançons également sur la création d’un nouveau puits afin d’alimenter tout le quartier de l’Avenir Parisien, ses logements sociaux – des cités Gagarine, de la Résistance et Jean Lurçat – ses écoles, le gymnase Paul Langevin... Ce nouveau puits arroserait également une partie de Bobigny et de Pantin. Ce qui signifie que nous deviendrons exportateur de chaleur en la vendant à Pantin. Avec à la clé, une nouvelle diminution des coûts... »

Se chauffer avec de l’énergie renouvelable, c’est bien. Éviter que la chaleur ne s’échappe ensuite vers l’extérieur, c’est mieux ! Voilà pourquoi, la Ville poursuit un important programme de rénovation énergétique de ses bâtiments publics. Nous vous en présentons un exemple concret, avec le chantier du groupe scolaire Cachin-Jorissen qui débutera cet automne.

Construit en 1960, l’ensemble scolaire Cachin-Jorissen (deux écoles élémentaires, une maternelle) sera en chantier d’octobre 2023 à la fin 2024. Sans incidence sur la scolarité des bambins, car “les travaux seront surtout réalisés durant les vacances scolaires”, précise d’emblée l’architecte-ingénieur chargé de ce programme de rénovation thermique, Ahmed Ben Messaoud. "À l’achèvement, les enfants vivront dans une atmosphère confortable”. Cette mise en conformité liée au décret tertiaire de la loi Elan permettra de réduire la consommation énergétique de plus de 40 %.

Estimé à 3,250 M€, le chantier se concentrera sur deux fronts : l’isolation de toute la façade, de la toiture et le changement des fenêtres ; l’installation d’un système de ventilation double flux, permettant de garder la chaleur l’hiver et la fraicheur aux beaux jours. “Au nord, les façades existantes en béton seront revêtues d’un système d’isolant thermique extérieur enduit. Au sud, les façades rideau en profils d’aluminium et simples vitrages énergivores, seront remplacées par des panneaux de façades avec une isolation thermique renforcée revêtues de bois”, détaille-t-il.

Par ailleurs, la Ville réalise actuellement un audit complet de 40 de ses édifices, principalement des équipements sportifs et scolaires, mais aussi des bâtiments administratifs et l’Hôtel de ville, tous anciens et supposés énergivores. Ce travail effectué avec l’accompagnement du syndicat intercommunal du gaz, de l’électricité et de l’énergie locale en Île-de-France (Sigeif) permettra de boucler le programme de rénovation et d’isolation thermique dans les toutes prochaines années.