Santé

Encore de nouveaux médecins

La municipalité œuvre sans relâche pour maintenir une offre de santé suffisante à Drancy. Malgré une conjoncture difficile, les efforts portent leurs fruits.

Publié le

Les infos clés

  • Les nouveaux médecins dans les CMS arrivés en septembre 2024 : un chirurgien orthopédiste et un cancérologue. Puis, fin novembre, un nouveau généraliste avec une spécialisation en gynécologie.
  • Un nouveau cabinet de kinésithérapie : ouverture prévue à la fin de l'année 2024, au 31 avenue Henri Barbusse.
  • La ville multiplie les initiatives pour attirer les praticiens : création de locaux médicaux en rez-de-chaussée dans les nouvelles constructions, des locations à tarifs modérés et des salaires plus élevés dans les CMS.
Drancy bien pourvue en spécialistes

Alors que 62,4 % des communes de la région Île-de-France sont désormais classées comme désert médical par l’Agence Régionale de Santé (ARS), un phénomène qui monte à 92,8 % en Seine-Saint-Denis, Drancy demeure une des villes les plus actives pour attirer des médecins, et parmi les mieux pourvues, notamment en spécialistes. L’une de ses forces réside dans le maintien de ses cinq centres médicaux de santé, qui abritent une quarantaine de médecins, généralistes comme spécialistes.

À sa tête, le Dr Olivier Barclay, médecin coordinateur qui n’a de cesse de lutter contre une démographie médicale défavorable : beaucoup de départs à la retraite, pas assez de jeunes diplômés. C’est donc en leur offrant des conditions d’exercice intéressantes, qu’ils auront envie de s’installer à Drancy. “Aux CMS, nous avons le souci permanent d’anticiper les départs à la retraite de médecins et sommes toujours prêts à recruter, même pour des temps très partiels, assure-t-il. Les salaires ayant été revalorisés par la municipalité, notre attractivité s’en trouve accrue. De plus, nous accueillons régulièrement des étudiants en médecine générale, cela nous a aussi permis par le passé d’embaucher des jeunes diplômés.

Un orthopédiste et un cancérologue viennent d’arriver

En quoi est-ce primordial de proposer une consultation d’oncologie en ville ?

En Seine-Saint-Denis, plusieurs phénomènes se conjuguent en défaveur des patients : nous avons un plus petit nombre d’oncologues que les départements voisins, un phénomène de désert médical plus important, une population dont parfois le niveau socio-économique et d’éducation prédispose à un manque d’accès aux spécialistes. Le résultat, ce sont des tumeurs détectées souvent à un stade plus avancé, une prise en charge retardée, ce qui impacte le pronostic. Toute disponibilité à visée cancérologique en ville renforce l’offre de soins.

Quel est l’objectif de votre consultation ?

Créer des circuits fluides de prise en charge. Une suspicion de tumeur est posée à l’occasion de plusieurs phases, allant du dépistage organisé à une pathologie avérée par l’imagerie médicale, voire parfois dans un contexte d’urgence. Nous réalisons les bilans complémentaires, présentons les dossiers dans les réunions pluridisciplinaires, orientons les patients vers les établissements hospitaliers du secteur ou de Paris. Cela se fait selon la spécificité du dossier médical, l’expertise des services, tout en tenant compte du choix du patient. Enfin, je traite aussi les patients dont les pathologies relèvent de mes compétences d’oncologue-radiothérapeute.

Pourquoi ce service médical est-il si rare ?

Le besoin était sans doute moins aigu il y a 20 ans. La présence de nombreux CMS à Drancy lui permet d’être précurseur et favorise ce type de prise en charge en amont de la phase thérapeutique, qui doit évidemment se dérouler dans un cadre hospitalier, avec une équipe pluridisciplinaire. Pour autant, lors de ma consultation du vendredi matin, je peux intervenir à n’importe quel moment de la maladie. Un travail en réseau avec les spécialistes d’organes ainsi que les structures universitaires est mis en œuvre afin d’assurer une prise en charge oncologique optimale.

Parmi les récentes réussites de cette politique, il faut noter l’arrivée en septembre de deux spécialistes au CMS : un chirurgien orthopédiste et un cancérologue. Le premier ne réalise plus de chirurgie, il est donc apte à fournir “un conseil éclairé et objectif aux patients souffrant d’une pathologie de l’appareil locomoteur”, explique-t-on à la direction du CMS Henri Wallon. Évidemment, il soigne aussi et peut par exemple réaliser des infiltrations qui soulageront vos maux. L’oncologue, quant à lui, est une très grande rareté en ville. Sa présence est très précieuse, notamment dans le cadre des dépistages systématiques organisés par la Sécurité sociale pour les cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal. Un quart des patients qui reçoivent un résultat de suspicion de tumeur se trouvent en effet lâchés dans la nature, faute de médecin traitant. Fin novembre, les CMS accueilleront aussi un nouveau généraliste titulaire d’un DU de gynécologie, qui exercera à temps partiel à Henri Wallon, ainsi qu’au Bois de Groslay. Une réponse immédiate à une récente cessation d’activité...

Dans le privé également, on constate qu’un grand nombre de généralistes ont pris ou vont prendre leur retraite, sans avoir pu trouver de successeur. En cause, ici encore, un numerus clausus (nombre d’étudiants autorisés à faire des études de médecine) resté bien trop bas pendant trop longtemps. Bien que cette disposition ait été supprimée il y a 4 ans, les nouveaux médecins ne sont pas encore formés.

Là encore, la ville ne reste pas les bras ballants. En témoignent les multiples maisons de santé ouvertes depuis la première, en 2014, au 17 avenue Henri Barbusse, jusqu’au cabinet médical du 99 avenue Marceau, en 2023. La municipalité met en œuvre tout ce qui est en son pouvoir pour augmenter l’offre de soins : réservation d’emplacements pour créer des cabinets médicaux en rez-de-chaussée des nouvelles constructions, examen systématique de toutes les opportunités d’installation de praticiens dans les locaux qui lui appartiennent, aides à l’installation (report des loyers pendant les travaux par exemple, modération des loyers).

Un nouveau cabinet de kiné grand format

C’est ainsi que Julia Burette, une ostéopathe s’est récemment installée au 34 avenue Marceau et qu’un cabinet de kinésithérapie ouvrira ses portes, avant la fin de l’année, au 31 de l’avenue Henri Barbusse. Ce cabinet n’abritera pas moins de 6 praticiens. C’est Virgile Brahmi, un Drancéen, qui a réuni 5 jeunes confrères - ils sont âgés de 25 à 35 ans - autour de son projet. S’il exerce depuis trois ans, c’est à Bobigny qu’il avait posé sa table de massage, faute d’avoir trouvé le local ad hoc dans sa ville de cœur. La municipalité, qui veut faciliter ce type d’installation, y a remédié en lui proposant à la location ce local, parfait pour son activité.

Avec ses 300 m2 flambant neufs, 3 plateaux techniques de rééducation (vélo, rameur, tapis, vélo elliptique etc.), 8 bancs de massage, le cabinet pourra répondre à tous les besoins, tout en proposant une large amplitude horaire de 8h à 20h. Certains kinésithérapeutes sont même spécialisés - traumatologie, sport, kiné respiratoire pour les maladies chroniques, ou encore urologie (rééducation périnéale). Mis à part des soins bien-être hors nomenclature, les tarifs des actes sont ceux de la Sécurité sociale. Pas de mauvaise surprise liée à un dépassement d’honoraires donc !