Santé

Développer et étoffer l’offre de soins

Pour attirer de nouveaux médecins, la Ville mise sur la formation et la mise à disposition de locaux. Explications.

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Quand on parle de désert médical, c’est plutôt une image de rase campagne, mal reliée et peu connectée qui vient en tête. Et pourtant, la Seine-Saint-Denis souffre d’un manque cruel de médecins. En 2017, on comptait 59 cabinets de généralistes pour 100.000 habitants, contre 69 en moyenne sur la région. Avec de grosses disparités selon les villes. Résultat : des patients s’adressent directement aux urgences par carence de généralistes, il faut des mois d’attente pour un rendez-vous chez certains spécialistes... Et cela ne va pas s’arranger.

« En Île-de-France, un médecin sur deux a plus de 60 ans et un sur quatre a plus de 65 ans », constate Olivier Barclay, médecin coordinateur des Centres municipaux de santé (CMS). À Drancy, la tendance est malheureusement la même. « De plus en plus de patients se tournent vers nous parce que leur médecin traitant est parti en retraite et que les autres ne prennent plus de nouveaux patients », remarque le médecin. Cette situation engendre naturellement l’augmentation du délai d’attente au CMS de quelques jours ou quelques semaines. D’où l’importance d’attirer de nouveaux médecins.

Accueillir des étudiants

Le CMS accueille chaque année des étudiants en médecine par le biais d’une convention avec la faculté. « Trois médecins du CMS sont aujourd’hui maîtres de stage et d’autres pourraient bientôt le devenir », se réjouit Olivier Barclay. L’objectif : leur faire découvrir le fonctionnement du centre mais aussi leur donner envie de revenir à Drancy, pendant ou après leurs études, quelle que soit la structure, publique ou privée. Plusieurs ont d’ailleurs déjà assuré des remplacements au CMS.

Créer des locaux adaptés au besoin

Pour attirer de nouveaux médecins, la Ville achète également sur plan des locaux au rez-de-chaussée des immeubles neufs. « Il s’agit de coques vides que nous aménageons spécialement pour accueillir des cabinets médicaux et que nous louons à des groupes de médecins », explique Philippe Mourier, responsable du service Foncier de la Ville. C’est notamment le cas du cabinet qui a ouvert récemment au 34 avenue Marceau et qui regroupe une podologue, une infirmière, une sage-femme et un généraliste.

Autre exemple : celui de la création d'une nouvelle maison médicale au pied du pont du Bourget au sein de la résidence des Acacias. En 2023, elle accueillera 5 généralistes, 1 cardiologue et 3 infirmiers. Elle représente un investissement de 500 000 €.

Profiter de la restructuration des grands axes

Ces cabinets sont particulièrement appréciés des médecins car ils disposent d’un aménagement sur-mesure et surtout ils peuvent y travailler à plusieurs. « Les jeunes médecins ne souhaitent plus s’installer seuls, pour diverses raisons, dont l’incompatibilité entre la gestion du cabinet qui peut être chronophage et l’envie d’avoir davantage de temps libre », estime le médecin coordinateur. De nombreuses structures médicales de ce type, publiques ou privées, ont d’ailleurs vu le jour ces dernières années dans le cadre de la restructuration des grands axes. On peut citer des laboratoires, le centre ophtalmologique des Quatre Routes, situé 70 avenue Jean Jaurès, qui propose des rendez-vous en 24 heures ou la Maison pluridisciplinaire de santé, avenue Henri Barbusse, ouverte depuis bientôt 8 ans.

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