Le parc de Ladoucette
Accès
A | rue Ladoucette - B | rue Sadi Carnot
C | Accès technique ouvert exceptionnellement
Lieux d'intérêt
1 | Château de Ladoucette
2 | Manège
3 | Théâtre de verdure
4 | Stades
5 | Aires de jeux
6 | Aire de street workout
7 | Mausolée de la baronne de Ladoucette
8 | Ferme pédagogique
Un bel espace boisé
Le parc est principalement constitué de vastes entendues ombragées. Il est possible d'en faire le tour en suivant le parcours sportif d'un kilomètre. En levant les yeux, vous découvrirez de nombreuses essences d'arbres originaires des quatre coins du monde : Séquoias, Féviers d'Amérique, Poiriers de Chine, Cerisiers du Tibet, Amélanchiers du Canada... La balade ne serait pas complète sans des essences familières, mais tout aussi remarquables, à l'image des immenses Chênes pédonculés et Platanes qui bordent la grande pelouse.
Un écrin de biodiversité
Approchez-vous des massifs et découvrez la foisonnante vie microscopique qu'ils accueillent. Mais attention, prenez garde à ne pas les piétiner ! Ces espaces sont entretenus toute l'année par les jardiniers municipaux, sans aucun pesticide. Certaines prairies fleuries paraissent quasi sauvages, c'est un choix assumé. Elles contribuent à la survie des butineurs et méritent, à ce titre, le même respect accordé aux parterres paysagers.
Un lieu vivant
Le parc de Ladoucette est sans conteste le lieu le plus populaire de la ville. Les principaux événements de la vie drancéenne s'y déroulent : la Fête de la Ville, celle de la musique, du 14 juillet, Les Estivales et divers salons...
Il est également le passage obligé des amateurs de culture depuis le rachat du château de Ladoucette par la Ville, et le paradis des joggeurs pour ses allées ombragées. Les amateurs de musculation ou de fitness se donnent rendez-vous près de l'aire de street workout et des stations qui jalonnent le parcours santé. À la pause repas ou après l'école, dès que les beaux jours arrivent, le parc est l'endroit de toutes et tous. Un lieu exceptionnel, de partage et de rencontres qu'il convient de préserver.
Un foyer de vie
L'étang de Ladoucette compte une trentaine de résidents à l'année. Certaines espèces ont été introduites et d'autres ont tout naturellement trouvé refuge au parc. C'est le cas des traditionnels canards colverts et des Bernaches du Canada qui ont donné naissance à des petits. Autre espèce exotique à avoir élu domicile ces dernières années : la Perruche à collier. Une dizaine de couples se font entendre au parc de Ladoucette. Comme dans le reste du département, ils sont à l'origine des premiers cas de reproduction mis en évidence en France.
Les autres résidents sont ceux de la ferme pédagogique entretenue par deux agents municipaux. Un soin quotidien est assuré aux pensionnaires de la fermette. Une web-série tournée en 2019 vous invite dans les coulisses de ce lieu où la journée commence au chant du coq.
Une histoire liée à la ville
Depuis le Néolithique, ce territoire, bordé au nord et au sud par des marais et à l'ouest par une forêt, a offert à ses habitants un espace relativement sûr et fertile, au (proche de l'actuelle Nationale 2) traversant la France.
Vers la fin du 1er millénaire (ap. J.-C.), c'est tout naturellement au milieu de cet espace que s'installeront les premiers seigneurs locaux en construisant leurs demeures. Châteaux serait un bien grand mot pour caractériser ces mottes féodales : quelques petites collines artificielles (dont subsistent les restes aujourd'hui dans le parc) au sommet desquelles on construit une tour de garde ou d'habitation en bois. Autour peut-être des fossés d'où provenait la terre nécessaire à la construction de la motte ; une basse-cour, proche de l'actuelle église Saint-Germain ; une mare, plus petite, mais à l'exact emplacement du bassin actuel.
Puis vint le temps des seigneuries avec un premier château semblable à une grande ferme fortifiée. Tout autour, un large mur épousant presque la forme du parc actuel. Derrière la tour d'entrée : corps d'hôtel, cour, basse-cour, mare, jardin, puits, étables... À l'extérieur : des petites fermes et une église puis des cultures maraîchères.
Peu à peu, la France se construisant et devenant plus sûre, les seigneurs changent. Les guerriers paysans se transforment en nobles, voire en bourgeois anoblis, et font de leurs résidences campagnardes des lieux de villégiature. C'en est fini de la vieille maison seigneuriale qui a pourtant changé en traversant les siècles. Un premier vrai château est construit en 1 740 avec son parc à la française : de jolis parterres et bosquets, une chapelle, une orangerie, un potager, des pelouses et des arbres aux essences raffinées, des grilles majestueuses entourant le domaine. Une grande avenue, plantée de 412 ormes et d'une double rangée d'arbres de la même essence sur les contre-allées, mène au château. Le parc est désormais peuplé de gentes dames arborant de belles robes.
À la suite de la bataille du Bourget, en octobre 1870, le château, qui appartient alors à la baronne de Ladoucette, est presque totalement détruit. De magnifiques pièces d'eau et quelques vieux arbres du parc disparaissent sous les bombes. Le château est aussitôt reconstruit et, le 9 juin 1892, la baronne le lègue avec son terrain à l'asile pour jeunes filles de Drancy. Si le parc est toujours entretenu, il n'est plus désormais consacré aux loisirs. Sur une partie, on y cultive légumes et féculents pour nourrir les enfants et les jeunes ouvrières. Après le décès de la baronne en décembre 1897, son corps est déposé dans le mausolée qu'elle avait fait construire dans le parc. C'est de cette époque que datent les grands arbres (platanes, marronniers, chênes) qui aujourd'hui valorisent ce monument.
Voici venu le XXe siècle et ses deux Guerres mondiales. Durant la 1re, de nombreux blessés sont soignés dans la propriété réquisitionnée et, dès le lendemain de la déclaration de la 2de, des tranchées-abris creusées dans le parc. L'armée allemande s'y installe plus tard avec ses 600 chevaux, ses cavaliers et ses canons. À la Libération, il faut encore abattre quelques arbres du parc pour fournir du combustible aux boulangeries. Puis le calme revient enfin.
Des 1945, une partie du parc est concédée pour élargir la rue Sadi Carnot. Puis, entre 1969 et 1974, la ville achète 55 800 m² du terrain, l'institut médico-éducatif n'en conservant que 22 202. Le parc est ouvert au public en 1976 : de nombreux Drancéens découvrent alors un lieu dont ils ne connaissent que l'extérieur. L'abattage de quelque 350 arbres malades s'avère nécessaire. Pour planter presque autant de conifères, on pratique des trous de 8m² dans le sol : la terre ainsi prélevée sert à combler l'ancien étang, diminuant ainsi ta pente de la motte féodale. C'est aussi l'occasion de découvrir quelques vestiges presque millénaires.
Pour commencer le 3e millénaire, il fallait un nouveau départ, repenser le parc dans son ensemble, mais également mieux l'intégrer dans la ville. C'est pourquoi la Fête de la ville y est désormais organisée depuis 2002 tout comme les Estivales. Avec le réaménagement de la place de l'Hôtel de Ville en juillet 2006, ses nouvelles fontaines, des espaces verts, arbres et jeux d'enfant le parc n'est plus confiné derrière son enceinte. Il déborde sur l'extérieur. Dans le même temps, il fallait entreprendre le chemin inverse en faisant pénétrer la vie drancéenne dans le parc.
Le 31 juillet de la même année, les promeneurs découvrent un nouveau parc agrandi. Chaque détail a été travaillé pour transformer les lieux en une aire de détente, tout en respectant une histoire maintenant ancienne. À ce titre, le parc baptisé Jacques Duclos en 1976 change de nom et épouse à nouveau celui de la baronne. Un bassin de 1 500m² est aménagé au pied de la motte féodale, à l'endroit même où se situait l'ancien étang. Il fallait également que le parc retrouve ses allures de promenades : des chemins y serpentent désormais. Le promeneur y trouve également un théâtre de verdure de 150 places, une fermette pédagogique, un nouveau mobilier urbain, un parcours sportif. Enfin, la préservation de l'environnement a été prise en compte puisque l'eau alimentant le bassin, mais aussi les quelque 9 km de tuyaux pour l'arrosage automatique, est puisée dans la nappe phréatique. Mais que serait un parc sans arbres aux essences colorées ? 200 arbres, dont beaucoup de robiniers vieillissants et dangereux ont été abattus. À leur place, ce sont désormais des espèces bien plus belles et rares qui ont fait leur apparition. C’est la dernière grande rénovation qu’a connue le parc, mais la municipalité a encore des projets pour ce bel écrin vert.
En 2010, la Ville fait l’acquisition du château. Le parc s’étend un peu plus encore. Après une longue rénovation dans les règles de l’art, ce haut lieu de la culture drancéenne ouvre au public le 8 mars 2014. Ses salles d’exposition offrent une vue imprenable sur le parc. Comme avant, le château et son parc ne font désormais plus qu’un…