« Un vrai risque sur les finances de la ville »
Malgré toutes les économies réalisées, en 2023, la Ville devra payer de 4 à 7 millions d’euros supplémentaires en dépenses d’énergie. Anthony Mangin, 1er adjoint au maire, chargé des Finances a répondu à nos questions sur la manière de financer le surcoût.
Rien qu’en 2022, en dépenses d’électricité, de chauffage, combustible et carburant, nous devrions probablement être à 4 M€ au lieu de 3 M€ en 2021. Soit 33 % de hausse.
Pour 2023, le scenario haut dépasse les 11 M€. Or nous sommes en train de renégocier nos contrats de fourniture de gaz et d’électricité qui arrivent à échéance au 31 décembre. Pour l’électricité, en passant par un syndicat intercommunal, nous avons une importante force de négociation.
Malgré tout, le scénario le plus pessimiste serait une facture de près de 8 M€. Nous sommes dans l’attente d’une décision du gouvernement en faveur d’un bouclier tarifaire pour les collectivités ou bien d’une aide financière.
Dans un premier temps, nous avons pris des décisions difficiles pour économiser davantage d’énergie, par exemple en baissant la température dans les bâtiments municipaux (comme le font nombre de Drancéens chez eux), en réduisant l’éclairage public ou en renonçant à quelques activités trop coûteuses par rapport au public qui en bénéficie.
Ensuite, cette augmentation du coût des énergies viendra nécessairement réduire notre autofinancement et donc augmenter notre dette, car nous pourrons moins payer nos investissements sur notre épargne. Enfin, chaque dépense ou subvention devra être revue à la loupe pour absorber ce choc d’inflation.
Il est trop tôt pour le dire, tant que nous n’avons pas tous les éléments, en particulier concernant d’éventuelles aides de l’État. Et d’expérience, nous savons que ce sont toujours des annonces faites tardivement – à l’instar de la dotation globale de fonctionnement annuelle – à l’issue de discussions entre Bercy et l’Élysée...
Bien sûr la conséquence pourrait être le rééchelonnement de certains travaux et peut-être une hausse de la fiscalité pour la première fois depuis 12 ans. Tout sera affiné, avec d’éventuelles priorisations, d’ici à la fin janvier. Mais bien évidemment, nous ne rognerons pas sur les investissements indispensables, comme peut l’être, par exemple, le réaménagement d’un groupe scolaire afin de répondre aux besoins des élèves.
Les mesures prises
1 ❱ Limiter la consommation en réduisant la température de chauffe
2 ❱ Limiter la consommation en supprimant provisoirement des activités
- Fermeture de la médiathèque le dimanche, à partir de janvier et jusqu’au printemps
- L'activité bébés nageurs au stade nautique est pour le moment conservée
Dans l'ensemble
Une baisse de 1° dans 25 équipements dits "énergivores" = 110 000 € d’économie
Au stade nautique
La baisse des température de l’air et de l’eau + l’arrêt provisoire de l’activité bébés-nageurs = une économie de 180 000 €.
Pour accueillir les bébés, le stade nautique doit augmenter progressivement la température de l’eau de 27° à 32° du vendredi soir 23h au samedi 11h. Le coût de cette "chauffe exceptionnelle" est estimé à 4000 € par semaine pour 92 enfants.
3 ❱ Réduire l'intensité de l’éclairage public
Dans les rues principales qui relient les quartiers entre eux et dans celles dites "secondaires" qui permettent de circuler à l’intérieur d’un même quartier, réduction de l’intensité à :
- 50% de l’allumage à 22h
- 25% de 22h à 6h
Dans les rues dites "tertiaires" qui ne desservent aucune autre rue, mais uniquement les bâtiments d’une rue, c’est-à-dire les plus petites, réduction de l’intensité à :
- 60% de l’allumage à 21h30
- 40% de 21h30 à 23h30
- 25% de 23h30 à 6h
- 40% de 6h à 7h
- 45% de 7h à l’extinction
Réduire le temps d’allumage des illuminations de Noël :
- Allumage du 9 décembre au 5 janvier
- Extinction à partir de 21h, sauf vendredi et samedi
Un gain immédiat
Réduire l’intensité permettra de répondre à l’impératif financier et à l’urgence écologique tout en garantissant votre sûreté.
Cette mesure est déjà en œuvre depuis le 1er octobre, tout en garantissant la sécurité de nos rues. La variation de l’éclairage = jusqu’à 330 000 € d’économie.
Réduire le temps d’allumage des illuminations = + de 3000 € d’économie
4 ❱ Faire plus encore la chasse au gaspillage !
Vous constatez un gaspillage (chauffage trop élevé, fuite d’eau, lumière restée allumée...) dans un bâtiment municipal ? Afin que nous puissions y remédier signalez-le à nos agents !
Sobriété énergétique :
la Ville anticipe depuis plusieurs années
- La flotte électrique (voitures, cars et vélos) Drancy a été la première ville de France à avoir une flotte de véhicules légers 100% électrique ainsi que 2 cars électriques
- L’installation de bornes de recharge pour les véhicules électriques
Réhabilitation thermique des bâtiments
Des bâtiments sont rénovés chaque année. Le groupe scolaire Joliot-Curie/Pablo Picasso est actuellement en cours de réhabilitation. Suivront : la maternelle Marcel Cachin ainsi que le groupe scolaire Timbaud-Dewerpe.
Exemple : le groupe scolaire Timbaud Dewerpe.
Travaux envisagés : isolation extérieure, changement des menuiseries, installation d’une ventilation double flux, passage à un éclairage LED...
- Économies estimées = jusqu’à 40%
- Coût = 1 400 000 € financés jusqu’à 80 % (50% par la Métropole du Grand Paris et 30% par le Sipperec)
- Reste à charge pour la Ville = 280 000 €
- L’investissement pourrait être rentabilisé en à peine 7 ans
Éclairage LED
Dans les rues
5200 lanternes ont déjà été remplacées soit près de 90% du parc. Le pilotage à distance n’est pour l’instant pas possible dans trois secteurs : cité du Nord, Marcel Cachin et Pierre Sémard. Des études sont actuellement en cours.
Éclairage public LED = une baisse de consommation de 1 million de kWh entre 2019 et 2021, soit une économie de plus de 60 000 euros.
Dans les bâtiments
8 bâtiments sont aujourd’hui équipés. Pour obtenir une baisse de consommation significative, les ampoules doivent être associées à des détecteurs de présence et à des variateurs d’intensité. Les autres bâtiments sont programmés.
Énergies renouvelables
En investissant dans la géothermie, la municipalité a anticipé l’augmentation du prix des énergies fossiles tout en réduisant nos émissions de CO2 . Son déploiement se poursuit.
- Un prix stable et attractif sur 30 ans, peu soumis aux fluctuations du prix des énergies fossiles
- Au minimum 12 000 tonnes d’émissions de C02 en moins chaque année.
Les panneaux photovoltaïques et solaires
1400 m²
Deux installations : une au Centre technique municipal et une dans le quartier de l’Avenir parisien pour chauffer 600 logements et 4 équipements publics.
Des projets exemplaires
Toute nouvelle construction doit aujourd’hui répondre à des exigences environnementales. La Ville comme l’OPH choisissent de faire encore plus afin que chaque construction soit la moins énergivore possible et donc ait l’impact le plus faible possible sur l’environnement : matériaux naturels, isolation très performante, panneaux solaires et photovoltaïques, ballons thermodynamiques, espace refuge pour la biodiversité, jardins partagés, composteurs, récupérateurs d’eau de pluie...
- Chasse aux fuites : la ville surveille les consommations des bâtiments afin de détecter rapidement les consommations anormales (le week-end ou la nuit)
- Installation systématique de robinets poussoirs
- Installation de récupérateurs d’eau de pluie.