Drancy, une ville pionnière
L’eau qui descend des toitures part directement dans les égouts, alors qu’elle peut servir à bien d’autres choses. Drancy ne le découvre pas sur le tard : il y a déjà bien longtemps que cette préoccupation environnementale fait partie des fondamentaux de toute l’action municipale. La ville n’a pas attendu que les pénuries d’eau fassent la Une des journaux pour prendre à bras-le-corps ses responsabilités. Souvenons-nous qu’en juin 2006, alors qu’était créé le 1er Salon des énergies renouvelables, des subventions étaient déjà versées, via l’association Drancy qualité de vie, aux Drancéens désirant s’équiper de récupérateurs d’eau.
Depuis le début des années 2000, à la demande de Jean-Christophe Lagarde, alors maire de Drancy, des bassins de rétention sont installés sous les nouveaux bâtiments publics pour servir au nettoiement des rues et à l’arrosage des espaces verts. Il en existe sous le Centre technique de la rue Gâteau-Lamblin, d’où partent les balayeuses-nettoyeuses et les citernes d’arrosage, sous l’école Simone Veil, le gymnase Régis Racine... Et d’autres sont en cours d’installation comme au stade Charles Sage ou le seront bientôt, comme sous le futur Espace culturel. Ce sont autant de réserves d’eau gratuite, plus de 300 mètres cubes avant les travaux à venir, qui seront salutaires pour l’avenir.
Visite du bassin situé sous le stade Jorissen, lors de sa réfection.
Un autre aspect concernant les économies fut développé en 2012 lorsque, constatant que les factures d’eau pouvaient être bien supérieures à sa consommation effective, la ville décida de se doter de contrôle des fluides en temps réel. Les services municipaux avaient alors évalué à 100 000 euros le coût annuel des fuites invisibles, la plupart d’entre elles sur les canalisations souterraines. Des capteurs furent dès lors installés dans les groupes scolaires Aimé Césaire et Jean Monnet, au stade nautique, au centre technique intercommunal, à la médiathèque Georges Brassens et à l’Hôtel de ville. Ils se sont révélés particulièrement efficaces.
Agir collectivement
Drancy subventionne l’achat d’un récupérateur pour votre jardin mais aussi pour les copropriétés depuis décembre 2023. Les montants s’entendent pour la dépense globale : cuve et accessoires.
- Particuliers en maison individuelle : pour un récupérateur d’au moins 300 litres, 80 % de la dépense, dans la limite de 150 €
- Copropriétés de 10 logements ou moins : il faut un récupérateur de 1500 litres minimum, 80 % du prix total, avec un maximum de 650 €
- Copropriétés de plus de 10 logements : 80 % des frais d’achat d’une cuve de 3000 litres ou plus, plafonnés à 1500 €
Un récupérateur d’eau de pluie de 300 litres coûte en moyenne 120 euros (il en existe à 50 euros). La subvention sera de 96 euros (80 % de 120 euros). Il vous reviendra donc à 24 euros. 300 litres d’eau du robinet valant à Drancy 1,60 euro, il sera rentabilisé en seulement 15 pleins. Ceci sans tenir compte d’éventuelles augmentations du prix du mètre cube.
Pour un récupérateur de 1000 litres, dont le prix moyen est d’environ 200 euros, la subvention sera de 150 euros. Il sera donc remboursé en 9,4 pleins. Afin d'arroser votre jardin en toute sérénité, vous pouvez acheter une pompe électrique à eau qui vous coûtera moins de 150 euros.
Pour votre voiture, votre terrasse ou vos meubles de jardin, vous pouvez brancher sur votre cuve un nettoyeur haute pression. Si vous habitez dans un collectif, le plus simple est de demander à votre syndic de réaliser le calcul.
Économiser l'eau et soulager son porte-monnaie
Sur un plan strictement comptable, le mètre cube d’eau, soit 1000 litres, coûte 5,33 euros à Drancy. Et, l'eau se faisant de plus en plus rare, les tarifs ne baisseront jamais. Combien en faut-il chaque année pour arroser un jardin de 100 m² ? À vous de voir, les usages dépendent de chacun et de la nature du jardin. Pour le savoir précisément, le meilleur moyen est de disposer de l’application smartphone de votre fournisseur qui vous indique normalement votre consommation quotidienne. Comparez une journée avec arrosage (hors période de pluie) avec une autre sans et calculez la différence. Et gardons bien en tête qu’un récupérateur de 300 litres représente 1,60 euro d’eau. À vous de vérifier la rentabilité sur quelques années.
Un geste pour la planète
L’autre aspect important est bien entendu celui de l’écologie. L’eau est un élément que l’on a longtemps banalisé depuis qu’il coule de nos robinets. Mais rappelons-nous qu’il y a un peu plus d’un siècle, les Drancéens se battaient pour l’usufruit d’un puits. Cela paraît d’une banalité affligeante, mais l’eau, c’est la vie. L’économiser est un devoir que nous devons apprendre à nos enfants en leur montrant l’exemple, car nul ne sait de quoi l’avenir sera fait.