La rédac' a rencontré Noëlle Perna

C'est votre première expérience au théâtre. Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous lancer et quelles sont vos impressions ?

L'envie de changer d'univers, de repères et de schéma de fonctionnement. Le théâtre est une expérience enrichissante sur le plan artistique. C'est nouveau pour moi et c'est très différent d'un one man show. Au théâtre, on joue à plusieurs et on défend une pièce, un sujet. L'artiste est moins sur le devant de la scène que dans un one man show, où il est davantage centré sur lui-même. Le rapport au public est lui aussi très différent car il n'y a pas d’interaction directe avec lui. Au théâtre, on parle ainsi de "4^e mur" car on ne joue pas avec la salle. On fait abstraction de la réaction du public.

Peut-on s'attendre désormais à vous voir régulièrement sur les planches pour jouer dans une pièce ?

On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve. Pour l'instant, jouer dans une pièce n'est qu'une expérience, ludique et jouissive. Dès le 1er février, je reprends mon spectacle. La demande pour "Mado" est encore forte donc je n'ai pas l'intention de la lâcher !

Comment la pièce Coup de griffe est-elle née ?

Elle est née de l'imagination des auteurs Bruno Druart et Patrick Angonin. Ils m'ont contactée il y a deux ans, en m'envoyant le manuscrit, pour me proposer d'y jouer. L'écriture m'a amusée et j'ai accepté à la condition qu'on ne se produirait pas à Paris, où je n'aime pas me trouver. J'ai d'ailleurs refusé de précédentes propositions pour cette raison.

Quelques mots pour décrire cette pièce qui a été écrite pour vous ?

C'est un boulevard vif, comique et surprenant, car on ne voit rien venir de l'issue du spectacle. Il n'y a rien de plus ennuyeux qu'une pièce dont on devine le déroulé des événements et la chute. L'histoire tourne autour de personnages qui se remettent en question. Cela donne du mouvement à la pièce, avec une mise en scène d'Olivier Macé qui accompagne cette dynamique.

Décrivez votre personnage, Laurence Duchenal ?

Laurence Duchenal est un personnage fort et autoritaire. C'est la raison pour laquelle les auteurs voulaient un caractère trempé comme le mien pour l'incarner. De par son métier, elle est coquette, toujours bien habillée. Mais dès lors qu'elle révèle ses faiblesses, elle devient drôle. Au départ, mon personnage apparaît froid mais on n'en reste pas là car elle se révèlera très humaine, comme beaucoup d'autres personnages d'ailleurs. C'est d'ailleurs l'un des messages de cette pièce, qui encourage chacun à devenir ce qu'il est vraiment.

Comment vivez-vous votre séparation temporaire d'avec Mado la niçoise ?

Je suis à la fois contente de faire autre chose et impatiente de la retrouver ! Je ne l'abandonne pas. Je suis d'autant plus attachée à ce personnage populaire qu'il est très difficile de faire rire. On mésestime les humoristes, dont le travail n'est pas valorisé. Jouer Mado m'a appris à n'avoir aucune distance avec le public. Cela me convient car je suis une autodidacte, une comédienne instinctive qui n'est pas le produit de la télévision ou des médias.