On n’est jamais trop jeune pour apprendre à se servir d’Internet. C’est un formidable outil pour aller chercher des informations sur toutes sortes de sujets, pour aiguiser son sens critique, pour se cultiver et pour rester en contact avec des personnes éloignées. Mais il faut bien faire comprendre aux enfants que si le monde est à leur disposition en navigant sur la toile, ils sont aussi exposés à ce même monde qui n’est pas forcément pavé de bonnes intentions. Il faut donc leur apprendre à se méfier de toutes les personnes qu’ils rencontrent en ligne, mais qu’ils ne connaissent pas dans la vraie vie, et à ne pas divulguer d’informations à des inconnus. Mais ce n’est pas tout.
Une frontière floue
En effet, les plus jeunes ne se rendent pas nécessairement compte qu’ils peuvent eux aussi aboyer avec les loups et faire du mal à un camarade de classe en l’attaquant ou en se moquant de lui sur les réseaux sociaux. À un âge où l’intégration dans un groupe et où la popularité prennent une importance excessive, la frontière morale du harcèlement peut être franchie sans même que l’on s’en aperçoive. C’est pour toutes ces raisons qu'à l’initiative de Jean-Christophe Lagarde, Drancy propose depuis 2017 à tous les élèves de CM2 de passer un Permis Internet, dans le cadre d’un programme national. “Je me rends dans toutes les classes pour expliquer tous ces dangers aux enfants, explique Sylvie Martin, coordinatrice au Conseil pour les droits et devoirs des familles. C’est le bon âge pour comprendre le fonctionnement d’Internet : juste avant l’entrée au collège où les réseaux sociaux prennent une importance démesurée. On remarquera quand même que, normalement, il faut avoir plus de 13 ans pour y posséder un compte”.
Connaître les dangers
La remise de ces permis aux enfants est très officielle, avec tapis rouge, afin de marquer les esprits. Lundi 19 juin, c’était au tour des élèves de Timbaud, Dewerpe et Macé de recevoir leur premier diplôme dans une ambiance festive. Beaucoup d’entre eux semblaient très satisfaits de cette formation, principalement les jeunes filles. Sans doute perçoivent-elles déjà, malgré leurs 9 à 11 ans, qu’elles seront probablement très exposées à toutes sortes de comportements déviants sur le web.