Habiter l’Avenir. Au-delà de la portée poétique du propos, cette expression a longtemps été, dans la bouche des résidents du quartier, une fierté et un agacement. Parce que vivre séparé du reste de Drancy du fait de la présence de la ligne de la Grande ceinture (qui était présente bien avant le développement du quartier) et de la construction de l’A86, a fini par lui insuffler un esprit quasi insulaire. Cette situation perdurait depuis trop longtemps et l’impression de ne pas être traités comme les autres Drancéens était bien ancrée. Il est vrai qu’au tout début du 21e siècle, les services publics étaient peu présents et le bâti se faisait vieillissant, la voirie était en mauvais état et le stationnement hors de contrôle. Alors, bien entendu, tout ne s’est pas fait en un jour et c’est petit à petit que l’Avenir rattrape son retard.
Ce qui a été fait pour...
Tout a commencé il y a 20 ans, avec la création en décembre 2003 de la Maison des services publics par Jean-Christophe Lagarde, alors maire de Drancy, sur la place de l’Amitié. Elle permit aux résidents du quartier de ne plus avoir à se déplacer au centre-ville pour leurs démarches administratives. Mais, au-delà de cet aspect pratique, la très bonne surprise fut la naissance d’un véritable point d’ancrage : rapidement, cette MSP devint un lieu convivial pour accueillir, notamment, les personnes âgées et animer tout le quartier.
L’expérience fut si positive qu’en 2007, une nouvelle Maison des services publics ouvrit à l’Économie, autre quartier isolé par les rails. La convivialité finit par déborder sur la place de l’Amitié, d’autant plus que l’association Science Ouverte y était alors implantée. C’est pourquoi, en 2011, la place fut entièrement aménagée, avec des fontaines. L’Avenir avait retrouvé son cœur battant, puisque depuis de très nombreuses années, avec notamment la création du centre commercial, toute vie avait disparu de cette place autrefois vivante et commerçante.
Toujours dans le domaine des services au public, il faut rappeler la construction du collège Aretha Franklin, sur le terrain de l’ancienne usine Bière 33 racheté par la ville. Enfin, la présence récente de la déchetterie mobile, juste à côté du collège, permet aux riverains de déposer leurs encombrants, en leur évitant de traverser toute la ville.
Au centre du quartier, les logements sociaux datant du début des années 60 nécessitaient depuis longtemps d’être modernisés. C’est pourquoi l'OPH, avec le soutien de la Ville, a rénové dès 2011, la cité Résistance puis, de 2021 à 2023, les cités Gagarine et Lurçat. Le coût pour ces deux dernières a été de 26,4 millions d’euros (respectivement 21 et 4,6), subventionnés à hauteur de 4,5 millions par des fonds européens, la Région et la Métropole.
Ont été réalisés : des travaux d’embellissement, de mise en conformité, de transformation des balcons en jardins d’hiver, de réfection des toitures-terrasses, de création de 389 places de stationnement et surtout d’isolation thermique. Cette dernière sera pour les locataires synonyme d’un confort accru et de charges de chauffage maîtrisées ou réduites. La rénovation de la résidence Lurçat terminée, il a été décidé de réaménager les espaces extérieurs. Des travaux en cours qui n’avaient pas été prévus initialement mais qui se sont avérés indispensables.
Entre la baisse des charges liées aux économies énergétiques, celle liée à la cession à des voiries des cités à la Ville ainsi que l’augmentation des APL compensant la légère hausse de loyers dus aux travaux, la rénovation n’a eu que très peu d’impact sur les quittances des locataires, certains les ayant même vu baisser.
Le point faible de l’Avenir est très certainement l’habitat privé. Il n’y est pas en bon état. Dans le secteur pavillonnaire, comme dans les petits immeubles collectifs, le bâti est ancien, pas toujours de bonne qualité, construit anarchiquement et souvent mal ou pas assez entretenu. C’est pourquoi, aujourd’hui, un travail important est à mener dans le quartier.
Alors que ce n’est pas à la municipalité de le réaliser, le service municipal de l’Hygiène y est pourtant à l’œuvre, pour aider des propriétaires à trouver des solutions et permettre aux locataires d’être logés dans des conditions dignes.
L’Avenir est depuis longtemps une terre d’ovalie. Le rugby club de Drancy évolue au stade Guy Môquet depuis des décennies et la nouvelle tribune, inaugurée en février 2007 à l’occasion du match du tournoi féminin France – Pays de Galles, lui a permis de fédérer un public fidèle. Depuis cette date, de nouveaux sports ont fait leur apparition dans le quartier, le handball et l’escalade par exemple, qui ont su attirer les jeunes.
Pour les plus vulnérables d’entre eux, la Ville a également soutenu en 2021 l’installation de l’association "Ma Chance, Moi Aussi" dans les locaux de l’ancien collège Paul Langevin. En collaboration avec les écoles et les familles, elle propose un projet d'égalité des chances complet de l’école élémentaire à la Terminale.
Cette association est l’une des nombreuses engagées au service des habitants du quartier et que soutient la Ville, par le biais de subventions mais aussi de prêts de locaux, comme l’ancestrale salle Daisy, dont le parquet vient d’être entièrement refait.
Ca bouge en ce moment !
En plus de la création d’une piste cyclable le long de la rue Saint-Stenay, quatre rues du quartier seront rénovées ces prochaines semaines : les allées Popovitch, Nicolaïev, Spoutniks et la rue Jean-Loup Chrétien. Toutes ont été récemment intégrées dans le domaine communal pour 1 euro symbolique, alors qu’elles appartenaient à l’OPH. À l’époque de la construction de la cité, la municipalité communiste avait fait le choix d’abandonner les voiries aux bailleurs sociaux. Ils faisaient ainsi porter la charge financière de leur entretien aux seuls locataires et non à l’ensemble des habitants, comme pour les autres rues.
Ce choix politique a eu pour résultat un entretien insuffisant, l'OPH n'en n'ayant pas les moyens. "Afin de placer tous les Drancéens sur un pied d’égalité, j’ai souhaité que la Ville achète ces allées afin que nous puissions les rénover, au même titre que toutes les autres rues de Drancy qui en ont besoin" indique le maire de Drancy, Aude Lagarde. Sans cette décision, les travaux n’auraient jamais pu avoir lieu.
- Allée Popovitch | Coût : 207 187 € | Travaux en cours pour 3 mois
- Allée Nicolaiev | Coût : 184 307 € | Travaux en cours pour 3 mois
- Allée Spoutniks | Coût : 156 000 € | Début des travaux janvier 2024 pour 2 mois
- Rue Jean-Loup Chrétien | Coût : 500 000 € | Début des travaux février 2024 pour 3 mois
Les chaussées, les trottoirs ainsi que l’éclairage public seront refaits à neuf. Des bordures anti-stationnement seront installées afin d’empêcher le stationnement sauvage. La vitesse des véhicules mettant en danger les piétons, sera réduite. La circulation s’effectuera à sens unique dans les allées Popovitch, Nicolaïev et Spoutniks ; à double sens, rue Jean-Louis Chrétien.
Des pistes cyclables seront créées sur les allées Nicolaiëv et Spoutniks afin de favoriser les mobilités douces. Raccordées à celle qui verra le jour rue Saint-Stenay, elles permettront de circuler en toute sécurité à vélo dans le quartier et de rejoindre facilement les pôles de transports actuels et futurs, ainsi que le centre-ville. Quant à la rue Jean-Loup Chrétien, elle arborera de nouveaux espaces verts, afin de végétaliser encore davantage un quartier qui a été l’un des premiers à bénéficier de jardins partagés et qui accueillera en 2024 un nouvel îlot de fraicheur dédié au sport, à côté du collège Aretha Franklin.
Les actions en cours et à venir
En 20 ans, le quartier a beaucoup changé. La municipalité a rattrapé une grande partie des décennies de retards accumulés par nos prédécesseurs. Bien sûr, beaucoup reste encore à faire. Dans les prochaines années, de nouvelles réalisations sont au programme dont l’extension de la MJC Daniel André, à l’horizon 2025. Un nouveau centre social municipal y verra le jour, suite aux concertations menées avec les habitants du quartier, à l’image de celui de Paris Campagne. Il offrira aux habitants du quartier de nombreuses activités, sorties et services.
Dans quelques années, le réseau de géothermie va se déployer dans le quartier et à La Courneuve. Le puit nécessaire pour aller chercher l’eau chaude devrait être foré à l’arrière des entreprises implantées route de Stalingrad. Il permettra de diminuer les charges des habitants et réduira encore un peu plus la dépendance de la ville au gaz.