Habitante de la cité Gaston Roulaud, je sais à quel point la démolition du bâtiment D suscite l’émotion de générations de Drancéens. Nombre d’entre nous a grandi en ces lieux où régnaient l'entraide et la solidarité. Nous y avons élevé nos enfants et y avons partagé des moments inoubliables. Malheureusement, l’architecture de notre cité était vieillissante : beaucoup de logements étaient trop petits et inadaptés aux attentes des familles.
Je salue le formidable travail réalisé par la Municipalité ses dernières années, afin de faire perdurer l’âme des lieux. La fresque qui habille et égaye les palissades du chantier en est un aperçu. La démolition des murs n’emportera ni nos rires, ni nos souvenirs. Elle laissera place à de nouveaux logements, à de nouveaux équipements publics indispensables : une crèche, un conservatoire-médiathèque, un gymnase, deux antennes jeunesse, l’école des arts déco, un terrain multisport, mais aussi des écoles réhabilitées, pour la réussite des jeunes Drancéens.
En moins de 24 h, la mâchoire de l’engin de démolition est venue à bout de cinq appartements du bâtiment D. Ceux situés sur le flan de l’immeuble à proximité de l’ancien marché Péna, là où s’élèvera le futur conservatoire. Le chantier remontera progressivement vers les écoles Salengro - Voltaire. Courant février, la barre de 150 mètres de long et haute de 8 étages devrait disparaître, si la météo le permet. Le chantier se poursuivra avec le concassage du béton.
Un chantier responsable mené par l'OPH
Près de 4000 tonnes de matériaux seront ainsi transformées en granulat. Puisque le béton est ancien, ses propriétés seront finement analysées pour savoir dans quelle mesure il pourra être valorisé. Hier, il constituait 204 logements, demain il trouvera une seconde vie, peut-être pour soutenir les enrobés des futures rues du quartier. Mais pour l’heure, tous les regards sont braqués vers le chantier de déconstruction. Pour en limiter les nuisances, il est mené en semaine de 8 h à 18 h, et un jet d’eau réduit la propagation des poussières.
L’histoire continue de s’écrire
L’émotion est grande parmi les riverains croisés sur les lieux. Téléphone à la main chacun y va de sa photo pour immortaliser l’instant. « Ça fait un petit pincement au cœur de voir disparaître l’immeuble dans lequel on a grandi. Désormais, il ne nous restera plus que les souvenirs et les photos, mais il faut avancer. », glisse Jeanne, ancienne habitante des lieux. C’est pour cela qu’un véritable travail mémoriel est mené depuis plusieurs années par la Ville, l’OPH et ses locataires. La fresque historique qui habille les palissades du chantier en est la dernière expression.
Lorsque les engins de démolition auront parachevé la disparition du bâtiment D, ceux de construction entreront en scène, courant 2024, pour bâtir le futur gymnase des écoles et 43 logements pour l’OPH. Plus qu’un rajeunissement, Gaston Roulaud se métamorphose pour devenir un quartier plus accueillant et ouvert.