Environnement

Un matin avec la brigade verte

Un premier agent vient de rejoindre la toute nouvelle brigade verte, créée par la Municipalité, dont l’objectif est de veiller à la propreté des rues. Nous avons passé une matinée avec Karima.

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❱ 54 agents au service nettoiement, dont 8 chargés de la lutte quotidienne contre les dépôts sauvages.

❱ 50 avis de passage en moyenne déposés chaque mois dans les boite aux lettres ou remis en main propre aux Drancéens qui ne respectent pas les règles.

❱ 375 € : le prix à payer par les contrevenants, pour l’enlèvement d’un dépôt sauvage. C’est le tarif plancher, s’agissant d’un montant pour un m3 indivisible, à multiplier par le nombre de m3 déposés illicitement.

❱ 45 procédures de recouvrement des frais engagées par la ville depuis début 2023, et 30 en 2022.

❱ Près de 500 000 € : le coût annuel des dépôts sauvages pour la collectivité.

La municipalité a intensifié sa lutte contre les dépôts sauvages ces dernières années, en créant un poste de contrôleur des dépôts sauvages, en posant une cinquantaine de panneaux d’interdiction dans les lieux de dépôts récurrents mais aussi en utilisant la surveillance visuelle et les caméras de vidéoprotection pour sensibiliser ou verbaliser les contrevenants.

Cette action porte ses fruits puisque nous sommes passés de 100 tonnes de déchets sauvages collectés en moyenne chaque mois en 2022, à 84 tonnes en moyenne sur les mois écoulés de l’année 2023.

Cependant, d’importants efforts restent à faire. Le retrait des dépôts sauvages coûte de 400 000 à 500 000 € par an à la ville, selon les années. Avec autant d'argent, il serait possible de créer, chaque année, un espace vert de proximité d’une surface équivalente à celle du square Arnaud Beltrame ! Par ailleurs, la ville lutte contre un autre fléau urbain, les mégots jetés sur la voie publique, en distribuant des cendriers de poche lors de grands événements et en installant prochainement des cendriers de rue.

Il est 9 heures. Comme chaque matin depuis la mi-septembre, Karima enfourche son VTT, et c’est parti pour 12 à 20 km à travers les 120 km de rues drancéennes. Un coup d’oeil à gauche, un coup d’oeil à droite, rien n’échappe à son regard aiguisé. Et puis, née à Drancy, la récente recrue de la brigade verte connaît la ville comme sa poche. Sans grande surprise, c’est bien souvent au lendemain des week-ends qu’elle constate le plus grand nombre d’incivilités. Plus étonnant, beaucoup de riverains l’ont déjà identifiée et viennent à sa rencontre lui signaler des problèmes. "Bonjour, c’est bien vous qui êtes chargée des dépôts sauvages ?" Le matin de notre tournée, trois personnes l’ont abordée pour lui faire part de soucis rencontrés dans leur rue. "Ils sont contents de me voir et moi je me sens utile, j’aime rendre service." Poubelles qui stagnent sur le trottoir toute la semaine, sacs poubelles déposés sur un coin de trottoir ou encore dépôts sauvages et même voitures ventouses, tout est scruté et noté par la brigade dans le but de préserver le cadre de vie des Drancéens.

Informer, sensibiliser

"Ma mission est de lutter contre les incivilités liées à la propreté sur la voie publique, j’explique aussi aux habitants qu’ils pourront bientôt nous les signaler via une application dédiée, explicite-t-elle. Dès que je repère une chose anormale, je commence mon enquête pour identifier l’auteur et aller à sa rencontre afin de le sensibiliser. Je le fais toujours en douceur, l’agressivité serait contre-productive." Ce peut être un gardien d’immeuble ou la personne responsable des conteneurs à ordures, un commerçant, un restaurateur ou bien sûr un simple particulier. La priorité est de rappeler les règles, avec pédagogie.

La verbalisation (375 € par m3 indivisible) ne vient qu’en dernier recours, en cas de mauvaise volonté avérée. Et ça marche ! "Je suis très fière d’avoir réussi, là où on nous l'a signalé, à faire disparaitre les poubelles du trottoir les jours où il n’y a pas de collecte dans une rue où elles traînaient habituellement toute la semaine", explique encore Karima. L’avis de passage déposé et la discussion ont été efficaces. Quand ce n’est pas le cas, Karima envoie un signalement avec photo à la brigade de nettoiement, qui intervient dans les 48 heures.

Un binôme, une Zoé

Un binôme devrait bientôt la rejoindre. "Chaque agent sera responsable d’un secteur afin de mieux quadriller tous les quartiers", explique Odette Mendès, adjointe au maire en charge du Développement durable et de l’énergie auquel est rattachée la brigade verte. Le fait d’être à vélo facilite la tâche. On se faufile, on s’arrête facilement et l’on voit tout. Cependant, à la mauvaise saison, la brigade circulera en Zoé, véhicule 100% électrique.

IA et applications mobiles pour aider les agents