Une poubelle jaune sur 3 contient des ordures mal triées. Résultat, l’ensemble du bac doit partir à l’incinération au lieu du recyclage. C’est mauvais pour la planète, aussi bien que pour les finances. En 2024, nous trierons aussi les biodéchets. Alors, afin d’éviter les erreurs, suivez le guide...
Mieux trier pour économiser
En immeuble comme en maison, bien trier ce qui se jette dans le bac jaune constitue un geste citoyen. Une erreur engendre en effet un surcoût énorme pour la collectivité : le traitement du contenu du bac coûte 226 € la tonne au lieu de 19 €, soit 12 fois plus cher que le recyclage d’une tonne d’emballages ! Pourquoi ? 123 € pour le renvoi et 103 € pour l’incinération.
Une facture en hausse
L’établissement public Territorial (EPT) Paris Terres d’Envol, responsable de la collecte à Drancy, a fait ses comptes. Certes les erreurs de tri et donc les refus à l’entrée des centres de tri de Sevran et du Blanc-Mesnil – ont été moins fréquents cette année dans les huit communes du territoire. Elles sont passées de 38% à 29%. Mais elles ont de tout de même engendré 450 000 € de dépenses supplémentaires en 2022. Il y a toutefois des raisons d’espérer car le surcoût était de 600 000 € un an auparavant.
Pour faire encore baisser la facture, une solution : améliorer le tri. “Nous devons absolument faire mieux d’un point de vue environnemental et financier“, insiste Aude Lagarde, le maire et vice-présidente de Paris Terres d’Envol. D’autant plus que pour la collecte et le traitement de l’ensemble des ordures ménagères, malgré un tonnage en baisse de 4 %, le territoire Paris Terres d’Envol voit sa facture flamber. Du fait de l’inflation, elle était de 49,7 millions d’euros l’an passé et sera probablement de 55 millions d’euros en 2023. Autre facteur explicatif : la hausse depuis deux ans de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) fixée par l’État, qui concerne tous les déchets non recyclables.
Les principales erreurs de tri
Parmi les erreurs de tri les plus courantes, arrivent en tête des déchets jetés dans le bac jaune par erreur :
La présence d’objets comme des cintres ou ustensiles de cuisine, ou encore des jouets, même en plastique ou en métal est également une erreur trop fréquente. Or, il suffit de retenir que ce ne sont pas des emballages ! Autre bévue : la vaisselle cassée, qui est en porcelaine, en céramique ou en faïence, ne va pas dans les bennes de recyclage du verre.
Alors, quels sont les bons gestes ?
Dans le bac jaune iront tous les emballages, en carton, en métal ou en plastique, et tous les papiers – attention, l’essuie-tout n’en fait pas partie ! – déposés en vrac. Il ne faut jamais les enfermer dans un quelconque sac, même transparent. Enfin, inutile de les laver, les emballages même sales sont recyclés depuis janvier dernier. Si à la maison, vous les triez dans un grand cabas ou une poubelle à part, vous devez simplement vider ce contenant directement dans le bac jaune.
Le verre est pour sa part collecté dans des bacs spéciaux et dans les points de collecte dédiés, pour être traité dans des centres de recyclage spécifiques. Quant aux objets, ils doivent impérativement être déposés en déchetterie. Il en existe 1 fixe et 1 mobile à Drancy ainsi que 4 autres sur le territoire. Et si les objets sont en bon état, plutôt que de les jeter, pensez à les donner aux associations drancéennes ou à la ressourcerie 2mains (1-13, rue Edouard Branly à Aulnaysous-Bois - 09 82 34 97 99), ils pourront ainsi faire de nouveaux heureux.
Mobilisons-nous
En matière de tri des emballages, d’après l’observatoire régional des déchets (Ordif), l’Ile-de-France est plutôt mauvaise élève, avec 27 % de refus de tri, contre 20 % à l’échelle nationale. Et avec son 29 %, Paris Terres d’Envol n’est pas le meilleur au sein de la région... Pourtant, des ambassadeurs du tri, soutenus par les éco-animateurs du Syctom proposent régulièrement des opérations coup de poing lors d’événements, de la sensibilisation dans les écoles, du porte-à-porte ou des animations en pied d’immeubles... Il faut faire mieux. Alors mobilisons-nous !
À partir du 1er janvier 2024, le tri à la source des biodéchets et leur valorisation deviennent obligatoires pour tous, citoyens, industriels, restaurateurs. Cette obligation repose sur les collectivités qui doivent proposer des moyens de collecte.
Depuis 2016 déjà, la ville et l’EPT offrent aux Drancéens des composteurs et des lombricomposteurs. Un premier pas souhaité par la municipalité, bien avant les obligations imposées par l’État, afin que tous les habitants de la ville qui le souhaitent puissent donner une seconde vie aux déchets organiques.
Par ailleurs, "depuis 4 ans déjà, Paris Terres d’Envol collecte les déchets alimentaires des marchés, des restaurants collectifs et de toutes les cantines scolaires, c’est-à-dire notamment dans toutes les écoles drancéennes, les collèges et les lycées“, rappelle Daouda Sanogo, directeur de la gestion des déchets ménagers. C’est ainsi qu’en 2021, le territoire de Paris Terres d’Envol, mobilisé pour une expérimentation innovante, en a collecté 153 tonnes (contre 108 en 2020).
Nous passons maintenant à la vitesse supérieure puisque vos déchets alimentaires seront eux aussi recyclés. Ces biodéchets représentent actuellement le tiers de nos ordures ménagères. Pour ce faire, des bio-seaux d’une capacité de 12 litres seront très prochainement mis à votre disposition par Paris Terres d’Envol. Tenez-vous informés de leur livraison, via le site Internet de Drancy.
Ils vous permettront d’y déposer tous vos restes de repas : épluchures, marc de café, coquilles d’œufs etc. comme pour les composteurs, mais aussi les déchets carnés ou de poisson, les croûtes de fromage. Il suffira ensuite d’aller en déposer le contenu dans l’un des points d’apports volontaires disséminés dans différents quartiers de la ville. L’installation des points de collecte débutera prochainement. Le premier verra le jour devant le marché couvert des 4 Routes.
Ces déchets sont ensuite soit compostés, soit envoyés dans une usine pour un prétraitement pour la méthanisation à Stains. Après traitement, ils servent à la fertilisation des terres agricoles – donc vos déchets sont ainsi revalorisés en bénéficiant directement à l’agriculture française ! – ou bien à la méthanisation. Le Syctom conduit d’ailleurs un projet de biométhanisation qui permettra de produire du gaz fin 2025. L’objectif national est de parvenir à la réduction de 30 % de la part des déchets ménagers et assimilés produits en France à l’horizon 2030.
Déchets verts en hiver
La collecte de vos résidus de végétaux étant assurée du 1er mars au 30 novembre, les Drancéens qui souhaitent se débarrasser de déchets verts en dehors de cette période doivent impérativement le faire en déchetterie, fixe ou mobile.