En cette fin février, Le Parisien titrait « Comme la roulette du dentiste : à Drancy, les voisins de la gare de triage en ont assez du bruit des trains ». Le journal dresse un triste constat de ces riverains encore excédés par le bruit strident du freinage des trains à la gare de triage qui peut atteindre 110 décibels la nuit et jusqu'à 140 le jour, soit l'équivalent du l'équivalent d'une course de F1 ou d'un Airbus au décollage ! Pourtant ces nuisances, fortement préjudiciables pour une grande partie des habitants de Drancy, du Bourget et du Blanc-Mesnil devraient être, aujourd'hui, une histoire ancienne.
Une longue bataille, initiée en 2002
Une solution prometteuse mise au point par ELPA, une société slovène spécialisée dans le domaine de la friction ferroviaire, avait été trouvée par Jean-Christophe LAGARDE. Son principe est d'injecter un liquide au passage des roues, le fluide limitant le bruit généré au freinage lorsque les wagons dévalent la butte.
À l'initiative de la Ville, des représentants de la SNCF avaient même fait le déplacement jusqu'en Allemagne à la gare de triage de Nuremberg pour voir à l'œuvre une technique simple et relativement peu coûteuse utilisée dans d'autres pays européens. SNCF Réseau, convaincu par ce système, avait décidé d'investir 3 millions d'euros pour en équiper toutes les mâchoires de freinage de la gare de triage en 2017 et ainsi garantir la fin du cauchemar pour les riverains.
Une expérimentation concluante, arrêtée pour de fausses raisons
Interrogé par Le Parisien, Jean-Christophe LAGARDE, indique que "le procédé fonctionne bien et l'investissement pour équiper la gare de triage s'élèverait à 4 millions d'euros. Mais depuis le test, aucun bilan n'a été rendu public." L'expérimentation a même été arrêtée d'après le gouvernement, sollicité fin novembre 2020 lors d'une question orale posée au Ministre délégué chargé des Transports à l'Assemblée nationale par notre député.
« Les gains en matière de réduction de bruit n'ont pas répondu aux attentes », lui a-t-il été rétorqué par la voix d'Emmanuelle Wargon, chargée de transmettre la position du ministère des Transports. Selon lui, la SNCF « examine des solutions alternatives comme des murs antibruit qui pourraient s'avérer plus rapide à installer. »
La réponse du Député ne s'est pas fait attendre pour rétablir la vérité. « Il n'y a pas eu d'incident technique pendant les essais, mais un sabotage de la part d'un cheminot, reconnu par la SNCF elle-même. » Il a rappelé que la solution slovène présente des résultats positifs partout où elle a été mise en œuvre : « à Chicago ou à Nuremberg. » Avant de conclure, « qu'un mur antibruit dans un espace aussi vaste que la gare de triage de Drancy - Le Bourget ne constitue pas une alternative crédible. »
À la suite de cet échange, Jean-Christophe LAGARDE a rencontré le Ministre délégué des Transports et indique « qu'il y a une volonté du gouvernement de développer le fret ferroviaire, mais qu'on ne peut pas le faire sans prendre en compte les nuisances. »
Un nouvel espoir en 2021
Une convention visant à diminuer les nuisances ferroviaires à l'échelle de l'Île-de-France vient d'être signée en février 2021 entre l'État, la SNCF et Bruitparif. Elle vise à réaliser un diagnostic acoustique dans 62 communes, dont Drancy, où des travaux seront ensuite réalisés pour réduire ces nuisances.
Interrogée dans la presse, Fanny Mietlicki, présidente de Bruitparif indique que ses services suivront « l'évolution du matériel et observer si le remplacement progressif des semelles de frein en fonte sur les wagons par des semelles de frein composites améliorera la situation » de la gare de triage du Bourget présentée comme « le pire point noir ferroviaire d'Île-de-France sur le plan acoustique. »
Aude LAGARDE, Maire de Drancy, et notre Député, Jean Christophe LAGARDE resteront attentifs aux solutions qui seront proposées localement à l'issue de cette nouvelle étude.