Habiter dans une résidence construite par un grand architecte, cela peut être agréable, mais cela a ses limites lorsque le bâti et les espaces intérieurs commencent à vieillir. Paul Chemetov (Les Halles de Paris 1979, ministère des Finances, rénovation du Muséum d’Histoire naturelle...) l'a parfaitement compris lorsque Willfried Luccin, architecte de la rénovation de la résidence, lui a présenté le projet : "il a apprécié la démarche, il a eu un vrai coup de cœur pour ce que nous lui avons présenté", explique celui qui veille sur les derniers jours de travaux.
Il reste encore les aménagements extérieurs à réaliser et la décoration intérieure à aménager, mais même sans plantes vertes ni cadres aux murs, le résultat est là.
Transformer les contraintes
Ce bâtiment est complexe. Construit sur une petite parcelle, avec une façade très proche et en contrebas de la rue, le parti-pris avait été de le cloisonner en partie pour isoler les espaces intérieurs. Désormais, on y retrouve des coursives à la façon d'un navire, grâce à des baies vitrées : le bâtiment est immergé dans la ville, sans barrières visuelles, sinon celles de la rue. Cela peut sembler anodin, mais dans une résidence pour personnes âgées, c'est une fenêtre sur la vie.
Tout a été refait, des espaces intérieurs (salles d'activités ou de restauration, coursives...) aux huisseries (portes des fenêtres des appartements), de l'électricité à la protection thermique avec une réfection des façades. Les loyers ont-ils augmenté ? Non.
Une équipe au diapason
De belles lignes, c'est bien, un tarif modéré, formidable, mais l'important est bien entendu ailleurs : dans l'opportunité de vivre en un lieu rassurant, ouvert et dynamique.
Toute l'équipe, car il s'agit bien d'un collectif, qui s'occupe au quotidien des résidents de la résidence est au diapason de cette rénovation. Ou c'est plutôt l'inverse : depuis longtemps, elle insufflait à chaque résident un dynamisme que l'architecture désormais reflète.
