Grands projets

Le dernier été du bâtiment D

La déconstruction de l’immeuble a débuté à la mi-avril. C’est durant la saison estivale que la métamorphose du quartier Gaston Roulaud deviendra visible de tous.

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D’un coup de marteau, Aude Lagarde, Maire de Drancy, a lancé le chantier qui fera disparaître la barre de 150 mètres longeant la rue Roger Salengro. Le geste est symbolique, car de nos jours un chantier de démolition débute par le démontage des fenêtres, des menuiseries, des tuyauteries ou encore des radiateurs en fonte. La plupart d’entre eux trouveront une seconde vie en recyclage ou réemploi.

Le béton armé coulé dans les années 60, d’apparence moins noble, sera lui aussi recyclé. Et puisque la cité appartient à un autre temps, des précautions rigoureuses seront prises avant la démolition. L’immeuble sera enveloppé d’une bâche thermosoudée afin de procéder à son désamiantage en toute sécurité. L’œuvre des architectes Lods et Malizard sera grignotée du mois du mois de novembre jusqu’au creux de l’hiver. Les mâchoires de l’engin de démolition commenceront leur travail du côté de l’école des arts décoratifs, ouvrant ainsi une large vue sur le cœur de la cité depuis la rue Salengro.

De nouvelles perspectives

Durant l’été, un aménagement sera réalisé entre les écoles maternelles et élémentaires. Dans un premier temps, elle facilitera l’accès des élèves sur les lieux pour devenir ultérieurement l’une des voies irriguant le quartier. Nous aurons alors un premier aperçu de la physionomie des lieux projetée depuis deux décennies par la Ville et l’OPH de Drancy : un quartier plus ouvert en tous points. "La transformation urbaine de nos cités est la priorité de la municipalité qui a guidé les précédentes opérations à Pierre Sémard, à Jules Auffret et à la Cité du Nord", a souligné le maire lors de son discours. "Nous portons la même ambition pour Gaston Roulaud, mais les enjeux diffèrent. La grande superficie de cette cité enclavée constitue une coupure urbaine qui nous oblige à faire table rase de l’urbanisme des années 60. En l’ouvrant aux rues environnantes et en réservant une large place aux espaces verts, les Drancéens pourront se réapproprier des lieux qu’ils avaient délaissés avec le temps." Une ouverture sociale également, car le projet municipal vise avant tout une plus grande mixité par la création de logements, modernes et dignes, destinés tant aux foyers les plus modestes qu’aux catégories intermédiaires de la population.

  • 700 logements OPH démolis et 816 logements sociaux reconstruits, dont 280 à Gaston Roulaud
  • 103 logements OPH réhabilités (tour E)
  • Des logements intermédiaires (type 1% patronal) et privés
  • Une nouvelle offre commerciale et de nouveaux équipements publics en remplacement de ceux voués à la démolition : 1 grand parc, 1 gymnase, 1 crèche, 1 conservatoire, 1 médiathèque...

Tous les réseaux téléphoniques de la cité ont été recréés, car démolir un bâtiment aurait coupé toutes les lignes. Les ingénieurs de l’époque ont eu la bonne idée d’effectuer des économies en reliant les immeubles entre eux... Des branchements en série dignes d’un autre temps et non documentés.

Dans un futur proche

L’une des premières réalisations sera la construction d’un immeuble de 43 logements OPH et d’un gymnase semi-enterré à proximité des écoles, courant 2024. "Tout est savamment calculé et planifié par les équipes de la maîtrise d’ouvrage interne à l’OPH de sorte que l’espace libéré par une démolition serve à la construction d’un nouvel équipement, de logements et d’espaces publics", explique Farid Amari, directeur général de l’OPH. La livraison du gymnase permettra de faire disparaître l’ancienne enceinte sportive utilisée par les écoliers afin d’agrandir l’école maternelle en réponse aux évolutions du quartier.

Pour l’heure, tous les regards sont braqués sur la disparition imminente du bâtiment D. La fête de quartier du Petit Drancy, organisée début juillet, sera l’occasion pour les riverains et les curieux d’en apprendre davantage sur la déconstruction en cours et d’obtenir un premier aperçu des réalisations à venir. Les plus nostalgiques pourront admirer la fresque historique installée en avril sur les palissades du chantier et consultable en ligne.