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Katoushti : chapeautée et engagée

Après une carrière dans l’enseignement, Katia Hedhili a tout plaqué pour se faire chapelière. Cette Drancéenne collectionneuse de boutons et de passementerie crée alors Katoushti, une marque de couvre-chefs élégants, éthiques et solidaires, réalisés sur-mesure. Rencontre

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Un feutre est souvent porté par une personne passionnée par les chapeaux en tant qu’objet. 

Comment êtes-vous devenue chapelière ? 

Il y a 4 ans, j’ai eu envie de changer de voie. Au lycée, je rêvais de devenir styliste, j’ai toujours été passionnée par la mode, la création, le dessin. Comme j’affectionne particulièrement les chapeaux et que j’en porte souvent, je me suis dit qu’il fallait que j’essaye. 

Peu après, vous créez Katoushti...

Oui, Katoushti est née en décembre 2019. Le nom vient du surnom, Katoush, que me donnait mon père lorsque j’étais petite. Lorsque je me suis mariée, mon mari s’est mis à m’appeler Katoushti. Cette marque porte donc une partie de mon histoire familiale. Au début, je travaillais seule chez moi mais au bout d’un an, j’ai décidé de suivre une formation au Lycée Octave Feuillet, un établissement parisien qui regroupe différents métiers de la mode, dont chapelier-modiste.

Quelles sont vos sources d’inspiration ?

J’ai une collection "Berbère" inspirée par mon origine algérienne, de Kabylie. Cela me tenait à cœur " Un feutre est   souvent porté par une personne  passionnée par les chapeaux en   tant qu’objet. " d’intégrer dans mes créations ce savoir-faire traditionnel berbère, à travers la passementerie et les bijoux qui ornent les chapeaux. Plus généralement, je trouve l’inspiration autour de moi, dans une peinture que j’aurais vue, un film que j’aurais regardé ou un paysage que j’aurais admiré. Je me suis déjà inspirée d’un dessert par exemple, pour l’une de mes créations.

Vous teniez à créer une marque éthique. Comment cela se concrétise ?

La majorité des tissus que j’achète sont certifiés Oeko-tex, un label écologique pour les produits textiles, garantissant l’absence de substances nocives pour la santé, la peau et l’environnement. J’y tiens car je réalise des turbans pour les personnes atteintes d’alopécie à la suite d’un cancer par exemple. L’offre de couvre-chef pour ces personnes étant insuffisante et disgracieuse, j’ai voulu faire quelque chose pour elles.  Par ailleurs, j’essaye d’utiliser un maximum de matières recyclées. Je me fournis notamment à la Réserve des arts, à Pantin, qui propose des matières destinées au réemploi. J’utilise également beaucoup de boutons vintages, que je collectionne depuis l’âge de 8 ans et que j’utilise désormais dans mes créations. 

Qu’est-ce qui vous fascine dans cet objet ?

Lorsque j’étais enfant, ma maman possédait beaucoup de boutons et parfois elle m’en donnait un. Je les voyais comme des bijoux et je les rangeais précieusement dans une petite boîte. Au fil des années, la collection s’est agrandie et aujourd’hui je dois en avoir des milliers. Pour moi, ce sont des objets précieux, je ne les vois pas comme des boutons. Mon plus grand plaisir, c’est de les voir reprendre vie sur mes créations.

Quelle matière aimez-vous travailler ?

J’aime beaucoup le feutre, c’est une matière qui offre beaucoup plus de possibilités que la paille car on peut la sculpter comme on le désir. C’est une matière avec laquelle je peux me faire plaisir.

 

 

Quels chapeaux ont le plus de succès ?

Ce sont les chapeaux de la collection "Nouages". Ce sont des feutres de laine agrémentés d’un bandeau noué, avec différents types de nouages. Ils ont eu beaucoup de succès. Mais de manière générale, la grosse saison, c’est l’été. Les gens commandent des chapeaux de paille pour se protéger du soleil, ce sont des pièces plus faciles à vendre. A contrario, un feutre est souvent porté par une personne vraiment passionnée par les chapeaux en tant qu’objet.

Comment faites-vous connaitre vos créations ?

J’ai un site internet et je présente mes collections dans des pop-up stores parisiens tout au long de l’année. Cela me permet de rencontrer différentes clientèles. Ces espaces me permettent de montrer mon savoir-faire, en exposant des pièces de taille standard. Le client peut alors acheter directement sur place si le modèle lui va, ou passer commande pour que je lui réalise sur mesure, dans un délai d’1 à 2 semaines en fonction du volume de commandes. Il a également la possibilité de personnaliser son chapeau, en choisissant d’autres couleurs ou en retirant un élément de garniture qui ne lui plairait pas.

Avez-vous un chapeau signature ?

Je pense à un chapeau avec lequel j’ai remporté un deuxième prix de modiste lors d’un concours auquel j’ai participé l’an dernier, dans le cadre de ma formation. Le cahier des charges, c’était de fabriquer une pièce pour le défilé des Catherinettes. Il fallait donc utiliser les couleurs traditionnelles imposées : le jaune et le vert. Je n’avais pas prévu de participer à ce concours, c’est ma formatrice qui m’y a inscrite, en me suggérant de réaliser un turban. Obtenir ce prix a été une grande surprise.

Les astuces de Katoushti

PRENDRE SON TOUR DE TÊTE

1) Munissez-vous d’un mètre ruban souple et placez-vous devant un miroir.
2) Placez le ruban autour de votre tête à 1 cm au-dessus des oreilles et des sourcils en le faisant passer sur la bosse arrière du crâne (os occipital).
3) Joignez vos mains au niveau du front pour lire la mesure en vous assurant de ne pas trop serrer.

VOUS ÊTES ENTRE DEUX TAILLES ?

Préférez la taille au-dessus. Vous n’avez pas de mètre ruban ? Utilisez une ficèle et reportez les mesures sur une règle.