Un mur de gymnase d’un blanc mat immaculé, est-ce bien approprié ? C’est la question que s’est posé l’un des professeurs de sport du récent collège Aretha Franklin, Zahir Belaïd. “Avec un professeur d’arts plastiques, nous avons eu l’idée d’une œuvre graphique en rapport avec les JOP Paris 2024, à la rentrée 2021”, se remémore l'enseignant qui a coordonné le projet. “Le département nous a proposé le dispositif de la résidence in situ avec la maison de production Quai 36 et l’artiste Univers 43, très en adéquation avec notre souhait et qui s’est révélée très pédagogue“.
C’est à la rentrée dernière que le travail a pu démarrer. D’abord par une phase de création et de formation. “On nous a appris les bases du graph, du choix des couleurs, des pigments, du travail à la bombe“, raconte Samba, élève en 3e. “On a fait plein de collages sur les thèmes du sport, de la mythologie grecque, et aussi du cosmos pour trouver l’inspiration“, complète Ymène. Et les ados n’ont pas manqué d’imagination.
Les symboles des JO sont présents
Le résultat est très fantasmagorique. “La raie volante pour faire des courses dans l’espace, c’était mon idée“, rapporte fièrement Cyan. Il faut avoir l’œil pour les repérer, “mais chacun a inventé une créature, un alien, un insecte du futur, un dinosaure…” énumère la volubile Mathilde. Au centre, les lutteurs grecs sautent aux yeux. Mais on peut également reconnaître les anneaux et la flamme olympiques ou encore la symbolisation des jeux paralympiques par une prothèse de jambe.
Une fois toutes ces belles idées compilées, la pro du street art a présenté un projet de fresque en février avant la résidence de 3 semaines en avril, durant laquelle les élèves sont passés à la pratique. Bombes, feutres de peinture, pinceaux, pochoirs en mains, et par petits groupes de 6 durant au moins deux heures. Chacun d’entre eux a notamment peint sa planète sur le côté droit de la fresque. Voici donc une vraie œuvre collaborative, même si Univers 43 y a clairement mis sa touche, aussi bien dans la conception que la réalisation. Les élèves l’ont perçue comme “très sympa et ouverte d’esprit“, mais aussi “originale et mystique“ !
Des vocations révélées
L’objectif initial – valoriser l’espace en permettant une meilleure appropriation par ses utilisateurs – est atteint. De plus, le projet a été l’occasion d’impliquer le conseil de la vie collégienne (chargé de la logistique) et d’ouvrir les jeunes à l'art mural urbain par des sorties scolaires, au centre culturel de Saint-Ouen ou à Villejuif pour voir les palissades peintes d’un chantier de rénovation de tours. Karim Benhadria, principal du collège se réjouit : “Ce travail en collaboration valorise les compétences artistiques des élèves, et contribue au rayonnement de l’établissement qui est impliqué dans le dispositif lié aux JOP : 130 pays - 130 collèges “. Il semble même que l’expérience a suscité plusieurs vocations parmi des élèves de 5e...